JAMES HEALER – Tome 2. La nuit du cobra

Un héros plutôt original pour une intrigue qui l’est moins.

L’inquiétude monte à Camden Rock, une petite ville américaine de l’Idaho. Le ou les meurtriers de trois jeunes femmes retrouvées étranglées courent toujours malgré l’arrivée du détective James Healer, appelé à la rescousse par le shérif Heckman. D’autant qu’un nouvel assassinat vient d’être commis, celui du Dr. Hank Shrivner, chez qui James Healer avait mis à jour une série de photos compromettantes montrant les jeunes filles en compagnie de notables de la cité.
Dans ce second opus, on retrouve donc un James Healer, fidèle à lui-même: un héros peu bavard, plutôt distant aux airs de Clint Eastwood mais adepte de la non-violence et doué d’un don de médium qu’il utilise dans ses enquêtes. On devine en lui un homme blessé, déchiré par le mystère qui entoure son enfance: trouvé par un indien dans une voiture aux côtés de ses parents assassinés, il est élevé par les membres de la tribu des Shoshones et considéré comme la réincarnation d’un shaman.

Le personnage n’est pas banal (même s’il rappelle parfois le « Vlad » du même Yves Swolfs) mais l’intrigue est somme toute assez classique: une enquête policière – certes bien construite – sur des meurtres dans une petite cité où presque tout le monde se connaît. En toile de fond, le racisme à peine voilé des blancs envers les indiens.

L’histoire a en tout cas le mérite de permettre au jeune dessinateur italien Giulio de Vita – qui s’est déjà illustré dans le deuxième tome du « Décalogue » de Giroud – de faire connaître davantage son trait fin et réaliste.

Sans être exceptionnel, « James Healer » est donc un album agréable à lire, un honnête polar au cœur de l’Amérique profonde contemporaine.

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