J’AI TUÉ MARAT

Le 13 juillet 1793, Charlotte Corday assassine Jean-Paul Marat dans sa baignoire. Un récit à la narration originale qui permet de revenir sur le meurtre et les motivations de la jeune femme de manière très vivante.

Tout démarre avec les derniers instants d’une condamnée à mort: Marie de Corday d’Armont, passée à la postérité sous le nom de Charlotte Corday. Quelques jours avant, le 13 juillet 1793, elle assassinait dans sa baignoire Jean-Paul Marat qu’elle n’avait jamais vu…

Après Abel, François Ferdinand et Philippe II de Macédoine, c’est pour un nouveau tome de la collection «J’ai tué» – consacré aux grands assassins de l’Histoire – que s’est formé le duo Laurent-Frédéric Bollée (« ApocalypseMania », « Terra Australis ») et Olivier Martin (« Sang et encre », « face cachée »).

Offrant un récit documenté, le scénariste livre un one-shot très efficace, sans manichéisme et à la narration impeccable, soutenu par les planches réalistes d’Olivier Martin qui nous donnent à voir des rues de Paris crédibles, malgré quelques personnages parfois un peu figés.

Outre l’impressionnante scène d’ouverture de l’album décrivant en vue subjective l’exécution de la meurtrière, le dialogue imaginaire dans l’au-delà entre Jean-Paul Marat et Charlotte Corday est particulièrement réussi. Entrecoupé de flashbacks racontant la préparation (ou plutôt l’impréparation…) et l’exécution du meurtre ainsi que la vie passée des deux protagonistes, ce dialogue vivant et argumenté permet de comprendre les motivations de cette jeune femme de bonne famille et surtout d’opposer deux visions de la Révolution. D’un côté, une jeune Républicaine idéaliste révulsée par les milliers de personnes exécutées parce que jugées ennemies du peuple. De l’autre, un savant-philosophe considérant que ces vies sont le prix à payer pour en sauver des millions d’autres. L’Histoire en tout cas donnera tort à Charlotte Corday: l’assassinat de Marat provoquera une vague de violence et de répression, préludes à l’instauration de la Terreur qui fit plus de 100.000 victimes…

Prochain album de la collection à paraître le 1er juin: « J’ai tué John Lennon » de Gaël Séjourné et Rodolphe.

Dessinateur: Olivier Martin – Scénariste: LF Bollée – Editeur: Vents d’Ouest – Prix: 14,50 euros.

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