DÉLICES, MA VIE EN CUISINE

L’art de bien manger n’a plus de secret pour Lucy Knisley, née dans une famille de gastronomes. Un récit autobiographique gourmand mais qui laisse le lecteur sur sa faim.

Lucy Knisley est tombée dans une marmite pleine de bonnes choses quand elle était petite. Née dans une famille de cuisiniers et de gastronomes, cette dessinatrice américaine inconnue en France signe un récit autobiographique dans lequel, à la manière d’une madeleine de Proust, elle raconte sa vie et les souvenirs culinaires qui lui sont associés.

Une chose est sûre, « Délices, ma vie en cuisine » creuse l’appétit. Car si les recettes ponctuant les différents chapitres de la bande dessinée ne sont pas très nombreuses (agneau mariné, pesto, huevos rancheros, cookies aux pépites de chocolat, pâtes à la carbonata, thé aux épices, etc), on ne nous parle tout de même que de nourriture pendant plus de 170 pages! Du saumon poché à la crème qu’on lui donnait bébé à la cuillère à la cuisine moléculaire du chef Grant Achatz en passant par les inimitables croissants vénitiens, Lucy Knisley joue avec les anecdotes et nos papilles…

Pourtant hormis le fait de nous dévoiler un élément primordial de la personnalité de la jeune auteure, cette succession de souvenirs personnels au dessin très simple n’apporte pas grand chose. Le lecteur français pourra constater les différences de culture entre la France et les Etats-Unis en matière de cuisine et de consommation (vive le ketchup bleu ou les céréales à la guimauve…). Mais là n’est pas le sujet du livre. On pourra aussi voir l’album comme un plaidoyer pour la nourriture saine et faite maison, loin du simple produit de consommation sans goût ni saveur, accusé de tous les maux par les consommateurs obèses. Mais pour Lucy Knisley, pas question non plus de diaboliser la junk-food et ses frites huileuses qui tâchent le papier: « On a tous besoin parfois d’un petit réconfort graisseux »!

Le public américain a paraît-il plébiscité l’ouvrage. Après nous avoir aiguisé l’appétit, « Délices, ma vie en cuisine » nous laisse nous plutôt sur notre faim.

Delcourt

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