DAMNED
En voulant rendre service, un ancien taulard se retrouve embarqué dans une affaire de réglements de comptes. Un bon polar qui tient en haleine du début à la fin.
Mick Thorme vient d’être mis en liberté conditionnelle. Bien décidé à se tenir à carreaux, il bosse dans un fast-food et respecte les conditions de sa remise en liberté. Tout juste veut-il fausser compagnie quelques jours à son juge de probation, le temps de tenir une promesse faite à Doug, l’un de ses co-détenus: retrouver sa soeur dans la ville voisine de New Covenant et lui faire passer un message. Rien de bien compliqué. Du moins en théorie…
Pour la publication de son premier titre, la toute nouvelle maison d’édition Kymera a choisi un duo d’auteurs bien connus des amateurs de comics américains: Grant et Zeck qui ont percé chez Marvel dans les années 80 avec la mini-série du « Punisher » (aussi connue sous le nom de « Cercle de sang ») et le roman graphique « Zéro absolu ».
Leur nouvel héros est un dur musclé mais, pas plus que The Punisher, il n’a de super pouvoir. « Damned », publié en quatre parties aux Etats-Unis en 1997, est un polar. L’histoire est classique par bien des aspects – un repris de justice, un magot, des vilains mafieux, une femme fatale, des morts et de gros flingues – mais le héros est finalement plutôt intéressant. Homme d’honneur avant tout, Mick Thorme se révèle un adversaire redoutable et imprévisible lorsqu’il est pris dans une histoire qui le dépasse complètement. A ses côtés, on découvre une galerie de portraits truculents de méchants qu’on n’aimerait pas croiser dans une ruelle sombre. Ca triche, ça ment, ça tire dans tous les coins, bref pendant une centaine de pages cela n’arrête guère et le scénario très rythmé compense allègrement un découpage un peu trop statique.
A noter que les six planches de l’épilogue ne figuraient pas dans la version publiée en kiosques aux Etats-Unis, ce qui est assez étonnant a posteriori car l’épilogue donne une conclusion toute différente à l’histoire. Plus intéressante aussi.
Les Editions Kymera ont également ajouté en fin d’album, une postface de Steven Grant, le story-board et le synopsis original de l’épilogue et les quatre couvertures originales de la série. Un bel effort de la part de l’éditeur qui ouvre donc son catalogue sur de bonnes bases.