CEUX QUI RAMPENT – Tome premier
Si vous aimez les ambiances noires, les démons et autres créatures répugnantes, la quête que nous propose Gabriel Delmas vous plaira peut-être. Pour les autres, dur, dur de s’accrocher.
Dans une contrée moyennageuse, montagneuse et glaciale, d’invisibles créatures attaquent et mutilent affreusement les villageois qui s’aventurent la nuit sans lumière dans la nature. Le sorcier, accompagné d’un guerrier, part les affronter. C’est un monde hostile qui se révèle à eux, caché là, juste à côté des hommes.
Après son remarqué premier album « Le Psychotrompe », Gabriel Delmas entame une série fantastique encore une fois particulièrement noire. « Le Psychotrompe » se déroulait en enfer, « Ceux qui rampent » dans des forêts glacées et des grottes lugubres.
De l’aveu même de l’auteur, l’atmosphère de cette série se situe au croisement d' »Alien », du « Treizième guerrier » et de « Lovecraft ». Tout un programme. Effectivement, les planches de l’album semblent tout droit issues de nos cauchemars les plus terribles, de la pénombre surgissant parfois démons, momies et autres créatures répugnantes. Les mythes et les légendes évoquées ne sont pas non plus des plus réjouissants.
Influencé aussi par Mike Mignola (« Hellboy »), le dessin de Delmas retranscrit avec précision des panoramas grandioses, des rochers sculptés, des tombeaux imposants. Mais la quasi obscurité permanente rebute et finit même par lasser. Dans ce monde de ténèbres, seuls les personnages possédant des torches se détachent un peu: portant la lumière, ils semblent s’avancer vers la connaissance à mesure qu’ils découvrent cet univers macabre. Le reste n’est que noirceur. On a donc du mal à entrer dans l’histoire et ce n’est pas le capital sympathie des héros qui va nous y aider. Avec leurs traits émaciés et leurs yeux cernés de noirs, leurs visages sont plutôt inquiétants. Ils ne sont pas sans évoquer les chanteurs des groupes de metal. Les amateurs du genre musical apprécieront d’ailleurs les références inscrites sur la page de remerciements.
L’album touchera peut-être ceux-là en priorité. Car « Ceux qui rampent » n’est certainement pas un album grand public.
– Delcourt