CELUI QUI N’EXISTAIT PLUS

Un cadre en pleine crise de la quarantaine profite des attentats du 11 septembre pour tout plaquer et changer de vie. Une quête de soi en forme de road-movie léger mais dénué d’âme.

Une très bonne situation professionnelle, une femme et deux enfants, Norman Jones aurait de quoi être heureux mais cette vie trop rangée l’ennuie profondément. Les attentats du 11 septembre 2001 lui donnent soudain l’opportunité de prendre un nouveau départ: censé travailler dans les tours au moment du drame alors qu’il prenait du bon temps chez sa maîtresse, il décide de se faire passer pour mort.

Et c’est parti pour un road-movie le long de la mythique route 66. Casquette sur la tête, sac sur le dos et quelques dollars en poche, ce quadragénaire égoïste et immature va découvrir, en même temps que la liberté, la dure loi de la rue – la faim, le froid, la solitude, la violence – et d’inattendus gestes de solidarité. 

Si on apprécie les planches réalistes de Van Linthout au crayonné noir et blanc tirant vers le brun, les rencontres de Norman avec des habitants de l’Amérique profonde et les dialogues plutôt agréables, on regrette le manque de profondeur du récit. L’album est avant tout une quête de soi mais la réflexion n’est pas poussée bien loin. Tandis que les événements défilent, on a l’impression de rester à la surface des choses et de ne pas creuser la psychologie des personnages. Au final, Norman quitte tout pour éviter l’ennui; avec « Celui qui n’existait plus », le lecteur finit lui par ne pas y échapper…

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