BÉATRICE
Lors de ses trajets quotidiens entre son travail et son appartement, une vendeuse solitaire repère un cabas rouge dans un coin. Lorsqu’elle ose le prendre, sa vie s’en retrouve chamboulée. Une jolie histoire mélancolique.
Il s’agit de son premier album et Joris Martens, directeur artistique indépendant et graphiste, avoue pour cela s’être inspiré d’une amie qui a trouvé un vieil album photo dans une friche. Béatrice, son héroïne vendeuse au rayon gants d’un grand magasin, voit chaque jour sur son trajet quotidien un cabas rouge posé dans un coin qui ne semble appartenir à personne. Alors un jour, cédant à la curiosité, elle emporte le sac chez elle.
Histoire complète en une centaine de pages, « Béatrice » est un récit entièrement muet au graphisme attrayant, aux expressions justes, aux décors urbains minutieux et aux teintes sépias, hormis la couleur rouge pétant ici et là. Celle du manteau de Béatrice parmi la foule d’anonymes, celle aussi de ce mystérieux cabas.
« Béatrice » parle de ville en perpétuelle mutation, de vie par procuration, de seconde chance. C’est mélancolique et poétique, plutôt bien fait, même si l’intrigue met du temps à se mettre en place. Le temps certes d’insister sur le train-train quotidien de la vendeuse, sur sa solitude dans l’immensité d’une ville. Mais il est vrai qu’associée à l’absence de texte cette longue mise en place rend la lecture malheureusement un peu trop brève.
Dessin et scénario: Joris Mertens – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 19 euros.