BASILICO – Tome 1
Le décès de Maria Morreale, mère sicilienne de cinq enfants, va être l’occasion de lever le voile sur un lourd secret de famille. Un savoureux roman graphique à la sauce basilic.
Maria Morreale a toujours rêvé d’écrire un livre de recettes mais elle n’en aura pas eu le temps… Depuis l’au-delà, elle décrit ses cinq enfants réunis à l’occasion de son enterrement. Il y a Giovanni, l’aîné bien trop gentil; Agata, l’artiste peintre ratée; Diego Maria, l’homosexuel gigolo; Rosalia, la jolie infirmière; et Santo, le petit dernier tant désiré, baroudeur et étudiant journaliste.
Chaque recette de famille a son ingrédient secret. Et dans « Basilico », c’est le basilic. Et pas simplement parce que la plante aromatique est au centre d’authentiques recettes présentées à chaque début de portrait des enfants de Maria, cheffe de clan à la fois protectrice et revêche. Ode à la gastronomie et à la culture sicilienne, « Basilico » plonge aussi le lecteur au coeur de Palerme, des traditions, du poids de l’éducation catholique et du qu’en dira-t-on ainsi que des préjugés racistes. Comme tout secret de famille, celui des Morreale a été bien gardé… jusqu’à ce qu’un jour la vérité éclate et que le titre de l’album prenne tout son sens.
L’intrigue est plutôt bien ficelée et les portraits ne manquent pas saveur, saisis par le trait fin lorgnant vers le manga de Giulio Macaione, tandis que la narration s’avère fluide et claire grâce notamment à la colorisation différente entre les évènements présents (en noir et blanc) et le passé (en sépia réalisé à base de café!), soit autant de tranches de vie qui s’empilent comme des lasagnes.
Idée rigolote, un marque-page à planter (et ainsi faire pousser son propre basilic) est offert avec l’album.
Dessin et scénario: Giulio Macaione – Editeur: Ankama – Prix: 14,90 euros.