ABEL ABIGALUS – Tome 1. Premiers pas dans l’au-delà

Une parodie déjantée de l’univers du paranormal. Des gags sympathiques et une mise en scène très réussie.

Abel Abigalus a un drôle de métier: il est « exorciseur et démonopathe. Interprète les couleurs de l’invisible » comme l’explique la plaque posée devant la boutique qu’il vient d’ouvrir. Mais pour ses copains, Abel a surtout un petit grain.

Des formules magiques, des fantômes, des démons et des morts-vivants en veux-tu en voilà, voilà en gros ce qui attend Abel Abigalus (de son vrai nom Abel Camus) dans les courts récits comiques que forme cet album. Comiques car notre apprenti sorcier n’est pas très doué et les formules de ses vieux grimoires provoquent inmanquablement des catastrophes.

Dans un style très actuel qui rappelle un peu Jean-Christophe Chauzy (« La vie de ma mère »), Pourquié met donc en scène toute une galerie de personnages jeunes et sympathiques, tendance fumeurs de joints. Le ton est déjanté, jouant sur l’humour noir, et la lecture est plutôt divertissante.

Mais le plus réussi dans ce premier opus est la manière dont les auteurs brouillent les pistes. Le fantastique dans « Abel Abigalus » c’est pour de vrai ou c’est juste du flan? Abel est-il complètement givré ou voit-il réellement le fantôme de sa mère? Toute la petite bande de copains se bat-elle vraiment contre des morts-vivants ou bien a-t-elle simplement inhalé trop d’encens hallucinogène? Warfi ne manque pas de suggérer la folie de notre jeune héros à chaque fin d’épisode et le lecteur, comme les copains d’Abel, reste dans le doute alors même qu’il vient de voir des horreurs plus démoniaques les unes que les autres. Une mise en scène intéressante donc qui donne tout son charme à l’album.

Casterman

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