« Tintin au Congo » : dialogue de sourds entre le Cran et Casterman

Une rencontre entre les deux parties adverses suite au procès n’a pas permis de faire changer d’avis l’une ou l’autre.

Alors que le tribunal de première instance de Bruxelles a refusé le mois dernier d’interdire « Tintin au Congo », estimant non fondée l’action intentée (notre article du 11/02/2012), une rencontre entre le Conseil représentatif des associations noires (Cran) et la direction de Casterman a eu lieu cette semaine afin de trouver un terrain d’entente. Une rencontre qui n’a visiblement pas réussi à débloquer le contentieux au vu des communiqués respectifs publiés.

Ainsi Louis-Georges Tin, président du Cran, explique avoir « trouvé très ambiguës les convictions anti-racistes de son interlocuteur » Louis Delas, directeur général de Casterman: « En réponse à la question « êtes-vous fier d’avoir « Tintin au Congo » dans votre catalogue? », il a répondu sans hésiter: « oui », ce qui laisse perplexe » raconte-t-il dans le communiqué.

Les éditions Casterman, elles, se disent « offusquées des propos tendancieux tenus à l’égard de leur directeur général » et ont de nouveau refusé le retrait de « Tintin en Congo » de la vente. « Néanmoins, assure le communiqué, Casterman est disposé à envisager, en concertation avec les ayants droit d’Hergé, une communication particulière destinée à contextualiser les premiers albums des aventures de Tintin ». C’est-à-dire une préface expliquant le contexte de l’époque. L’affaire est don dans le camp de Moulinsart SA.

En attendant, le Cran s’est dit « au regret de confirmer sa démarche judiciaire, avec M. Bienvenu Mbutu Mondondo, pour faire appel » de la décision de la justice belge (notre article du 13/02/2012).

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