Les dessinateurs de presse en appellent aux plateformes

Cartooning for Peace et Cartoonists Rights leur demandent de veiller à garantir le droit à la satire.

Les organisations Cartooning for Peace, créée par Plantu, et Cartoonists Rights viennent de publier un rapport alarmant sur la situation des dessinateurs de presse dans le monde. Covid-19, tensions diplomatiques, guerres, menace terroriste, désinformation numérique: la période 2020-2022 aura fourni de solides prétextes aux autocrates pour durcir leurs réglementations et museler les voix dissidentes, notamment en « Russie, Turquie, Algérie, Afghanistan, Iran, Cuba, Hong Kong, Myanmar (ex-Birmanie), Malaisie, Philippines, et sans doute la plus vive inquiétude, l’Inde de Narendra Modi ». Des « évolutions préoccupantes » pour les dessinateurs de presse dans le monde.
Dans ce contexte, Cartooning for Peace et Cartoonists Rights notent que « de manière croissante, le message tacite de nombreux propriétaires et des gestionnaires de médias consiste à dire que les dessinateurs sont superflus ». L’« autopublication » sur les réseaux sociaux n’est pas toujours possible, du fait « d’une modération du contenu restreignant la satire, quand les algorithmes n’enterrent pas complètement ce type de contenu », soulignent les organisations. « Dans de nombreuses régions du monde, le dessinateur qui agit de la sorte s’expose à des poursuites en vertu des lois sur la communication numérique et la cybercriminalité, ou encore à la prédation de trolls motivés par des considérations politiques », poursuivent-elles. Ainsi les plateformes « doivent veiller à ce que des personnes capables de reconnaître la satire soient chargées de la prise de décision en ce qui concerne la modération de dessins » « afin de garantir que les dessinateurs ne soient pas considérés comme porteurs de ‘discours de haine’ et qu’ils ne puissent pas faire l’objet de campagnes de harcèlement à visée politicienne ».

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