La méthode Dargaud pour lutter contre le piratage
L’éditeur propose une charte de bonne conduite aux sites amateurs et passe des licences pour le téléchargement payant de ses personnages.
Le phénomène qui touche déjà les secteurs de la musique et du cinéma a-t-il atteint celui de la BD? L’industrie du livre voit en tout cas le « fléau de la contrefaçon numérique » poindre puisque c’est le titre d’une table ronde qui s’est tenue lundi 21 mars au salon du Livre de Paris. Effectivement de plus en plus de sites et des forums proposent à leurs membres d’échanger gratuitement des albums entièrement numérisés parfois avant même leur sortie officielle. Pour l’instant, Dargaud admet n’avoir « constaté aucun impact sur les ventes » mais la prudence prévaut. Alors comment réagir? Si les maisons de disque ont choisi en général d’attaquer en justice les pirates, Dargaud a opté pour un autre politique face à l’utilisation d’une partie de ses contenus sur des sites amateurs.
Dans un article paru sur ZDNet.fr, site d’informations dans l’informatique et les nouvelles technologies, l’éditeur de bandes dessinée explique en effet avoir créé « un département Nouvelles technologies, au sein duquel travaillent deux personnes à plein temps ». La première étape a été de créer une bibliothèque de prépublication et de consultations d’extraits de BD en ligne qui sert de vitrine aux productions maison (Gargaud et Le Lombard). Read-box.com permet ainsi de découvrir actuellement plus de 70 albums (par exemple « Nic Oumouk », le dernier album de Larcenet) grâce au visionnage possible d’une quinzaine de pages.
Ensuite Dargaud a proposé « une charte de bonne conduite ». Les internautes doivent s’engager à faire apparaître clairement le copyright de Dargaud, le nom de l’auteur, à ne pas publier plus de trois ou quatre pages et de faire un renvoi sur le site officiel de la maison d’édition. En cas de refus, la maison d’édition exige le retrait du contenu et peut même entamer des poursuites. Actuellement, une trentaine de sites d’amateurs de BD ont signé avec Dargaud, selon ZDNet.fr.
Par ailleurs, Marie Hélène Lernoud, directrice juridique de Dargaud, estime que la contrefaçon la plus dangereuse provient des personnes qui détournent héros et logos des BD, à des fins commerciales. La maison d’édition a ainsi fait condamner la société Kiwee, qui vendait des logos sans son autorisation rapporte Zdnet.fr. « Nous avons une politique de licence avec des télévisions, mais aussi des fournisseurs d’accès à internet et des opérateurs ou des prestataires de services de téléphonie mobile, pour l’utilisation de ces personnages », explique-t-elle. Pour Dargaud, il s’agit en effet de ne pas rater le coche. Le marché de la téléphonie mobile ne cesse de grossir. Outre la vente de logos, l’éditeur mise sur l’envoi de « comic-strips » (type Snoopy ou Dilbert) via le téléphone portable. Selon ZDNet.fr, ce système serait basé sur « la fourniture de vidéos à la demande, moyennant un paiement à l’acte ».
Source: ZDNet.fr