Franck Bondoux droit dans ses bottes
Le délégué général de 9eArt+, la société organisatrice du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, sort de son silence après les vives critiques à son égard. « La refonte du festival a déjà commencé », explique-t-il dans une interview à « Sud-Ouest ».
Alors que les éditeurs ont menacé de « ne pas participer à la prochaine édition du FIBD si une refonte radicale n’est pas mise en œuvre dans les meilleurs délais » et que sa démission a été réclamée par certains, Franck Bondoux sort enfin de son silence en accordant une interview au journal Sud Ouest. Si le délégué général de 9eArt+ évoque « les erreurs et maladresses de la dernière édition » (polémique sur l’absence de femmes nominées pour le Grand Prix, fausse cérémonie de remise de prix…), il trouve « les critiques très excessives » et préfère s’attarder sur le bilan de la société organisatrice du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême depuis dix ans: « Nous avons défendu une forme nouvelle de BD. Celle des Christophe Blain, Riad Sattouf, Marjane Satrapi, Bastien Vivès… Aujourd’hui, cette bande dessinée rencontre le public. » (…) « On a multiplié le contenu du festival, passant de cinq à plus de quinze expositions, de deux à une dizaine de spectacles vivants. »
Si Franck Bondoux concède « peut-être une crise de croissance » du festival, il affirme que « la refonte a déjà commencé »: « Nous avions, l’an dernier, créé un comité de concertation où leur parole était entendue. On a même tenu compte de leurs remarques pour modifier des éléments de la dernière édition ! Je vous rappelle aussi qu’un comité des financeurs, présidé par le préfet de la Charente, est en place. Avec la Cité de la BD (qui gère le musée de la BD, ndlr), nous sommes en train de bâtir le socle d’une collaboration durable et efficace. J’ai moi-même été reçu, comme les éditeurs, au ministère de la Culture (notre article du 11/03/16). Sa médiation m’apparaît essentielle pour poser les règles du jeu. » (…) « Si nous avons réussi à préserver notre dimension culturelle, c’est que nous avons su rester indépendants vis-à-vis des politiques ou des éditeurs, tout en travaillant avec eux », ajoute le délégué général de 9eArt+ dans Sud Ouest.
Et Franck Bondoux de lever toute ambiguïté sur la collaboration entre 9eArt+ et la manifestation: « Le dernier CA de l’association du festival a entériné la reconduction, pour dix ans, du contrat de concession avec 9eArt+. Nous sommes déjà engagés sur l’édition 2017, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de réorganisation en interne, en intégrant les optimisations apportées par la médiation ministérielle. »
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