Festival d’Angoulême 2020: Emmanuel Guibert, Catherine Meurisse et Chris Ware en lice pour le Grand Prix

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Les auteurs de BD étaient appelés à voter pour le premier tour.

Le Grand Prix du 47e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, qui se tiendra du 30 janvier au 2 février 2020, sera l’un de ces trois auteurs : Emmanuel Guibert, Chris Ware ou Catherine Meurisse. L’an dernier – qui avait vu l’élection de la Japonaise Rumiko Takahashi -, Chris Ware et Emmanuel Guibert étaient déjà nominés. Guibert fait même partie du trio depuis 2018.

La communauté d’auteurs de BD avaient en effet été appelée à voter au 1er tour sous forme électronique. Le second tour se déroule jusqu’au dimanche 20 janvier 2020 à minuit. Le lauréat sera celle ou celui qui aura obtenu le nombre de votes le plus élevé. Le nom du nouveau Grand Prix sera annoncé mercredi 29 janvier 2020 vers 18h à l’occasion de l’ouverture officielle du Festival d’Angoulême.

  • Emmanuel Guibert est né en 1964 à Paris. Il débute sa carrière avec une œuvre exigeante sur la montée du nazisme, « Brune », qui lui prendra sept ans de travail. Au contact de ses camarades de l’atelier des Vosges, il décide de changer de technique et publie, entre 2000 et 2008, une série de planches inspirées par les souvenirs de son ami Alan Ingram Cope, « La Guerre d’Alan ». Vient ensuite « Le Photographe », d’après des entretiens avec Didier Lefèvre, qui reçoit un Prix Essentiels du Festival en 2007. Il crée aussi avec Joann Sfar « Les Olives noires », « La Fille du Professeur » et « Sardine de l’Espace », ainsi qu’ »Ariol » avec Marc Boutavant. Il est lauréat 2017 du Prix René-Goscinny et a été mis à l’honneur par le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2018.

    La série « Sardine de L’Espace » de Emmanuel Guibert, Joann Sfar et Mathieu Sapin, sera mise à l’honneur à l’occasion du lancement du dessin animé au Festival cette année. Avant-première le dimanche à 11h30 au cinéma CGR.

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  • Chris Ware est né en 1967 à Omaha aux États-Unis. Il entame au début des années 1990 une œuvre d’envergure avec la série des « Acme Novelty », vraie-fausse revue à la forme et à la pagination changeante qui installe les personnages bientôt fameux de l’auteur : « Quimby the Mouse », « Rusty Brown » et surtout « Jimmy Corrigan ». Chris Ware a reçu de très nombreux prix, dont 28 Harvey Awards et 22 Eisner Awards. L’auteur publie en 2012 le remarqué « Building Stories », un livre-objet impressionnant constitué d’une quinzaine de livres de formats divers pouvant être lus dans un ordre choisi par le lecteur – celui-ci a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival d’Angoulême en 2013.

    Fin 2020 paraîtra aux Éditions Delcourt son nouvel ouvrage, déjà paru aux États-Unis, « Rusty Brown ».
  • Catherine Meurisse est embauchée à Charlie Hebdo en 2005, à 25 ans, alors qu’elle est tout juste diplômée des Arts Déco. L’histoire de l’art et la littérature sont ses terrains de jeux préférés et au fil de ses différents albums – « Mes hommes de lettres », « Le pont des Arts », « Moderne Olympia » –, elle offre une relecture érudite et irrévérencieuse de la culture française. Cette fine critique se pose aussi en observatrice du monde contemporain. Son trait vif et malin sublime ses albums pleins de fantaisie, mais sait aussi se faire précis et fouillé lorsqu’il s’agit de reproduire des œuvres d’art.

    Après l’attentat de Charlie Hebdo, auquel elle échappe, Catherine Meurisse met de côté son rôle de spectatrice critique. Se posant la question de l’identité, elle ne cherche plus à se cacher derrière l’art même si elle va alors rechercher « la beauté comme antidote à l’horreur ». Elle devient un personnage vivant et incarné de ses bandes dessinées, se reconstruisant en plaçant sa propre personne au cœur de ses récits – sans pour autant abandonner l’humour. Dans « La légèreté », Catherine Meurisse se met en scène sans masque, expliquant comment elle utilise l’art pour se retrouver, se sortir du chaos. Son approche picturale évolue. Elle se dessine dans des décors sereins, où le beau règne (musées, paysages dépouillés). Son trait comme libéré se fait virtuose et onirique. Une approche plastique qu’elle développe encore dans « Les Grands espaces, autre récit autobiographique et très personnel qui revient sur son enfance à la campagne, où, bien entendu, les livres et l’art sont aussi formateurs que la nature. Catherine Meurisse est désormais une artiste qui utilise la bande dessinée comme lieu où comprendre son rapport au monde.

    L’exposition « Catherine Meurisse, chemin de traverse » sera visible au musée du Papier à Angoulême, du 30 janvier au 30 mars 2020. Elle participera aussi à une masterclass samedi 1er février à 15h30, salle Buñuel, Espace Franquin.

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