« Draw for change! », six dessinatrices, six visions engagées
L’exposition est à découvrir jusqu’au 27 août 2023 et du 21 octobre au 5 novembre 2023 au Centre belge de la bande dessinée.
Le Centre belge de la bande dessinée à Bruxelles accueille jusqu’au 27 août 2023 puis de nouveau du 21 octobre au 5 novembre 2023 l’exposition « Draw for Change! ». On y découvre les oeuvre de six dessinatrices de presse de six pays différents, les réalités quotidiennes auxquelles elles sont confrontées et des extraits de films qui permettent de se rendre compte de l’impact qu’elles ont avec leur travail.
En lien avec l’expo, une série télévisée de documentaires dédiée à ces six autrices montre les combats propres à chaque pays et la lutte de chacune des artistes pour plus de liberté, d’égalité et pour le respect des droits:
Victoria Lomasko (Russie).
Elle est née en 1978 à Serpoukhov en Russie. La journaliste graphique croque sur le vif et va à la rencontre des populations pour rendre compte de l’actualité sociale et politique de son pays. Censurée dans son pays, l’autrice publie son travail sur les réseaux sociaux et collabore avec des médias étrangers comme The New Yorker (USA), The Guardian (Royaume-Uni) ou Courrier International (France). Elle vit et travaille à Moscou jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Opposante au régime, elle est contrainte à l’exil depuis mars 2022.
Doaa El-Adl (Égypte).
Née en 1979 à Damiette en Egypte, Doaa El-Adl est l’une des dessinatrices de presse les plus célèbres du monde arabe. Elle vit et travaille au Caire. À travers son œuvre, l’autrice interroge la place des artistes et des femmes dans un contexte où, depuis l’arrivée des Frères musulmans en 2012, la liberté d’expression est menacée. Lorsqu’ils ne sont pas censurés, ses dessins sont publiés dans les journaux ou en ligne. Ils dénoncent la restriction des droits dans un état répressif qui se durcit, et les violences à l’égard des femmes et des enfants au quotidien.
Mar Maremoto (Mexique).
Elle vit à Mexico, où elle est née en 1995. A Mexico, les féminicides, les viols et les disparitions de femmes sont innombrables. Beaucoup de femmes vivent dans la peur, le silence et la colère. Face à ces drames qui gangrènent le pays, plusieurs associations se démènent pour obtenir justice de l’État. Dans ce contexte, Mar Maremoto s’engage et prend part à la lutte contre la discrimination et la violence au quotidien. Son œuvre parle d’amour-propre, de féminisme, de sexualité, d’identité de genre et de la communauté LGBTQ.
Rachita Taneja (Inde).
Née à Delhi en Inde, elle vit aujourd’hui à Bangalore. Passionnée de dessin, elle crée en autodidacte un univers graphique original : Sanitary Panels, un jeu de mots se référant aux serviettes hygiéniques (sanitary towels). Fidèle à son souhait de briser les tabous, elle dénonce les discriminations, les blâmes aux victimes, le harcèlement, le sexisme et l’homophobie dans son pays. Très suivie sur les réseaux sociaux, Rachita Taneja souhaite contribuer à susciter des débats et établir une justice sociale.
Ann Telnaes (USA).
Née en 1960, c’est une dessinatrice de presse américaine d’origine suédoise. Elle commence sa carrière en travaillant pour plusieurs studios de dessin animé, dont ceux de Walt Disney et de la Warner Bros. Par la suite, elle se met à la caricature et axe son travail sur la politique américaine, l’actualité internationale et la condition féminine. Son travail est diffusé à travers les États-Unis dans des publications telles que le Washington Post, le Boston Globe, et le Chicago Tribune, et à l’échelle internationale dans Le Monde et Courrier International.
Amany Al-Ali (Syrie, Idlib).
Née en 1984, elle vit à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Avant le déclenchement du conflit armé en 2011, elle était enseignante d’art dans une école. Depuis l’arrivée des groupes rebelles en 2015, elle raconte en images les terribles réalités de la guerre. Sa plume s’attaque autant aux djihadistes qu’à Bachar-al-Assad ou à l’indifférence de la communauté internationale. Les commentaires positifs sur ses oeuvres s’opposent aux critiques l’accusant de mépris pour la religion et aux menaces à son encontre. Malgré le danger, Amany Al-Ali poursuit son travail de témoignage et multiplie les dessins.