Bandes dessinées 2013: bataille de chiffres autour du podium des éditeurs

Le groupe Delcourt revendique la 2e place du secteur alors que l’ACBD le classe 3e.

Paru il y a quelques jours, le traditionnel rapport annuel du secrétaire général de l’Association des critiques de bandes dessinées (ACBD), Gilles Ratier, avait notamment noté une baisse de la production d’albums (-7,3% à 5.159 titres) en 2013 pour la première fois depuis au moins 17 ans. Mais ce qui a surtout sauté aux yeux de Delcourt, ce sont d’autres chiffres: « Le groupe Média-Participations (Dargaud, Le Lombard, Kana, Dupuis, etc) est toujours, économiquement parlant, le plus important mais il se contente d’être en 2e position sur le plan de la production : 739 titres ont été publiés, soit 14,1% de la production. (…) Le groupe Glénat se développe et devient le 2e éditeur du secteur sur le plan économique, mais reste 3e sur le plan de la production, avec 407 titres, soit 7,9% de la production.(…) Le groupe Guy Delcourt (Delcourt, Soleil et Tonkam) est toujours le plus gros producteur d’albums de bande dessinée, avec 824 titres (16% de la production annuelle) et, en termes de ventes en exemplaires, le 3e plus important groupe éditorial », rapporte Gilles Ratier.

Un rang qui a fait tiqué Delcourt qui, dans un communiqué de presse, explique qu’« en 2013, l’institut GfK place le groupe Delcourt en 2e position du marché de la bande dessinée en parts de marché en volume et en chiffre d’affaires ». Et d’avancer les résultats suivants:
-Parts de marché en chiffre d’affaires (2013, hors décembre): 1er Groupe Media Participation (27,13%), 2e Groupe Delcourt (16,86%), 3 e Groupe Glénat (13,23%).
-Parts de marché en volume (2013, hors décembre): 1er Groupe Media Participation (25,60%), 2e Groupe Delcourt (15,30%), 3 e Groupe Glénat (14,79%).

A son tour, l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée a vivement réagi via un communiqué de presse irrité, maintenant son analyse: « L’ACBD travaille sur la production des albums, le nombre des nouveautés et leur tirage. Les chiffres avancés sont fondés sur les informations transmises par les éditeurs. Le rapport présente aussi en annexe les données Ipsos 2012 sur les parts de vente en exemplaires. Ces données ne figurent dans le rapport Ratier que pour situer notre analyse dans le contexte économique du secteur. Cela est d’ailleurs précisé en toutes lettres dans le rapport ». Et de conclure: « Comprenant que le groupe Delcourt souhaite valoriser sa position sur le marché de la BD, l’ACBD lui demande instamment d’éviter à l’avenir de le faire par une remise en
cause infondée du travail des journalistes spécialisés »
.

Cette bataille des chiffres est donc finalement surtout ici affaire de méthodologie.

Bandes dessinées 2013 : « l’année de la décélération »

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