Partage de la valeur: les éditeurs disent toucher moins que les auteurs

Une étude réalisée pour le Syndicat national de l’édition affirme que 25% du chiffre d’affaires net d’une maison d’édition revient aux auteurs et 18% à l’éditeur. Des auteurs n’ont pas manqué de réagir.

Selon une étude intitulée «Le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs» (à télécharger ici) et réalisée par le cabinet KPMG pour le compte du Syndicat national de l’édition, les éditeurs se réservent une part inférieure aux droits touchés par l’auteur dans la répartition du chiffre d’affaires d’un livre.
KPMG a en effet analysé les comptes en 2022 de groupes d’édition (Actes Sud, Albin Michel, Editis, Glénat, Média-Participations, etc) pesant 29,2% du marché dans cinq grands segments (littérature, livres pratiques, art, jeunesse et bande dessinée hors manga). «En moyenne, 25% du chiffre d’affaires net d’une maison d’édition revient aux auteurs et 18% est conservé par l’éditeur, une fois ses coûts directs assumés», indique le SNE qui explique que « cette étude a vocation à contribuer à une meilleure compréhension des réalités économiques des éditeurs et à documenter le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs ».
La valeur générée, soit la marge sur coûts directs avant droits d’auteurs, « s’établit à 42,6% du CA net éditeur qui se répartit entre les droits perçus par les auteurs (24,8%) et ce qui est conservé par l’éditeur (17,8%) pour couvrir ses frais de structure (12,9%) et contribuer à son résultat d’exploitation avant impôts (4,9%) », note l’étude.
De nombreux auteurs n’ont toutefois pas manqué de critiquer l’étude publiée alors que les organisations représentatives des auteurs réclament au niveau européen une rémunération appropriée et un véritable statut. Ils dénoncent la méthodologie employée et des chiffres qui ne prennent pas en compte le fait que les auteurs ont eux mêmes à leur charge des frais (cotisations, loyers, etc) et des investissements.

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