LA FUGITIVE – Tome 1. Requiem

Un polar classique qui ne brille pas par son originalité mais dont le scénario très honnête rend la lecture agréable.

Un vieil industriel mélomane et richissime décide de léguer sa fortune à part égale entre son gendre et Coralie, jeune pianiste de jazz dans un club des Caraïbes qu’il fréquente assidument. Pourchassée par ledit gendre bien décidé à ne pas partager l’héritage et son petit-ami Rudi, un caïd de la drogue extrêmement jaloux, la jeune femme va devenir une fugitive.

Auteur de la série « Caroline Baldwin », Taymans nous entraîne dans un nouveau polar mais endosse pour la première fois le rôle de scénariste pour un autre dessinateur que lui-même, en l’occurrence Eric Lenaerts (« Les Romantiques », « Valcourt »).

Le trait réaliste est un peu statique et a du mal à faire passer de l’émotion dans des personnages un peu stéréotypés: la jeune héroïne belle et innocente, le vieil homme riche mais seul, le gendre pas clair dont la femme est morte dans un accident de voiture… Le scénario exploite aussi les conflits d’intérêts entre entre des policiers qui essayent d’arrêter un petit trafiquant de drogue et un agent du gouvernement américain qui préférerait patienter et attraper de plus gros poissons.

Tout cela n’est pas d’une originalité folle mais l’intrigue est bien menée d’autant que Taymans croise deux histoires qui se retrouveront certainement liées dans les deux prochains albums: la question de l’héritage du riche industriel et les petits trafics de Rudi, avec Coralie comme point commun. L’histoire qui a démarré plutôt lentement – le temps de poser le cadre et de dresser le portrait des personnages, la fuite de Coralie n’arrive que dans le dernier tiers de l’album – devrait donc s’accélerer jusqu’au dénouement.

Casterman

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