DJINN – Tome 5. Africa

Adieu l’Orient et ses mystères, voici l’envoûtante Afrique et ses croyances. Les aventures du couple Nelson et la belle orientale Jade ont perdu un peu de leur charme mais l’intrigue est prometteuse.

C’est le début d’un nouveau cycle pour Jade la favorite du Sultan d’Istanbul, devenue la maîtresse de Lord et Lady Nelson. Ces nouvelles aventures emmènent le trio en Afrique mais leur bateau est sauvagement attaqué par des indigènes. Fascinés par la mystérieuse pierre noire qu’elle porte en boucle d’oreille (symbole d’Anatku, la déesse des guerres tribales), ils enlèvent Jade.

En passant des décors des mille et une nuits du premier cycle à ceux de la savane africaine à l’époque coloniale, la dessinatrice espagnole Ana Mirallès n’a rien perdu de son talent. Son trait est toujours aussi magnifique, les couleurs lumineuses et les courbes généreuses des corps féminins en particulier sublimes.

Mais il faut reconnaître que l’on a bien du mal à retrouver l’atmosphère mystérieuse et sensuelle qui faisait le charme des albums en Orient. Vêtue à l’occidentale, Jade ce n’est plus vraiment Jade et on ne ressent pas de véritable continuité entre le premier et le second cycle si ce n’est que le couple britannique continue de se partager les faveurs de l’ancienne courtisane. En fait, Dufaux aurait presque pu lancer une nouvelle série avec de nouveaux personnages.

Passée cette petite déception, cette nouvelle intrigue s’avère prenante. L’action se situe à une période tendue de la colonisation: la révolte gronde parmi les noirs décidés à chasser l’homme blanc de leurs terres et ce d’autant plus qu’Anaktu, la déesse des fièvres et des anéantis vient de se réveiller… A cet égard, les dernières planches sont prometteuses. Trop effacée dans cet album, la charismatique Jade devrait enfin revenir nous éblouir dans le prochain tome.

Dargaud

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