Midam : « Ma référence est Bip Bip et Coyote »

Après 19 tomes et presque 800 gags, les aventures du petit barbare sont toujours aussi drôles et inventives. Il était temps d’enfin parler de l’hilarante série « Game Over » avec son créateur Midam.

Certains gags demandent une petite gymnastique intellectuelle pour les comprendre. On retourne voir toutes les cases pour redécouvrir un détail qui donne tout son sens à la planche. C’est ce que vous cherchez ?
M.
Non, en général, si le lecteur doit relire le gag ou revoir des cases du début, c’est que le gag est loupé. L’idée est que la lecture doit se faire sereinement et que tout doit couler de source. Bien sûr, après presque 800 gags, l’exercice devient difficile et on doit souvent un peu compliquer les choses afin de trouver de quoi surprendre le lecteur.

Quelle était l’idée de départ de ce format muet ? Permettre aux petits qui ne savent pas lire de découvrir la BD ? Apprendre aux enfants à lire des cases de BD ?
Midam.
Absolument pas. J’ai commencé la BD par une commande pour un journal pour universitaires à qui j’ai proposé des pages de BD muette car j’ai toujours été un fan de « Bip Bip et Coyote ». Du coup, quand j’ai commencé « Kid Paddle », j’ai directement intégré ce type d’humour sous cette forme dès le tome un sous les traits du petit barbare qui est en réalité l’avatar de « Kid Paddle ». Je n’étais pas, à l’époque, guidé par une démarche commerciale ciblée.

Il n’y a pas vraiment de fil conducteur entre les planches de « Game Over ». Il est important que chaque planche puisse avoir son existence individuellement ?
M.
Il faut qu’un lecteur qui ne connaît pas la série puisse comprendre le gag et le concept à la lecture de n’importe quelle page. C’est la garantie pour pouvoir s’attirer un grand nombre de lecteurs et ne pas s’adresser aux seuls habitués de la série.

Est-ce une version moderne de classiques comme « Gaston Lagaffe » ou « Boule et Bill »?
M.
Non, ces deux séries utilisent le verbe pour pouvoir être drôles. Il y a bien sûr des gags muets aussi mais c’est plutôt exceptionnel. Ma référence est fondamentalement « Bip Bip et Coyote » auquel j’emprunte le décor et la simplicité. On comprend vite que le petit barbare a une mission (double) : trouver la sortie et/ou sauver la princesse. Il n’y arrive pas, comme le coyote n’arrive pas à coincer le volatile…

Il est incroyable que « Game Over » n’ait pas encore été adapté en jeu vidéo ? Voire en série d’animation ?
M.
Les deux ont déjà été faits. Il existe une centaine de dessins animés de « Kid Paddle » (disponibles sur Youtube) dans lesquels on a incorporé des gags de « Game Over ». Même chose pour les jeux-vidéos Game Boy ou Wii. Il y a – bien entendu – toujours des projets d’adaptation audiovisuelle actuels qui vont dans le même sens mais rien de concret pour le moment à part quelques visuels.

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne
(sur Twitter)

« Game over, tome 19. Beauty Trap » par Midam, Adam et Patelin. Dupuis. 10,95 euros.

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