Benoit Dellac : « Un plaisir graphique indéniable »

« Le joyau noir », titre de ce premier tome de « Hawkmoon », résume parfaitement cette prometteuse et très sombre nouvelle série de fantasy. Benoit Dellac explique avoir pris beaucoup de plaisir à dessiner cette adaptation de la saga de Michael Moorcok.


Étiez-vous un lecteur des romans de Michael Moorcok?
Benoit Dellac.
Je n’avais lu qu’« Elric ». J’ai pu découvrir « Hawkmoon » après la proposition des éditions Glénat de participer à l’aventure.

Il s’agit d’une saga de fantasy. En quoi est-ce différent de l’heroic fantasy?
B.D.
Pour moi, la fantasy se permet beaucoup plus de noirceur. C’est beaucoup plus intéressant à créer et surtout c’est moins « codifié ». Il y a également plus de liberté graphique.

Ces livres ont été écrits à la fin des années 60. Est-ce qu’il a fallu un peu les moderniser?
B.D.
Tout à fait. Jérôme Le Gris a fait un gros travail pour garder l’essence de Moorcock tout en lui donnant un petit truc en plus qui l’ancre dans notre époque. On espère que ces petits changements plairont aux fans des débuts.


Avez-vous cherché à rester le plus fidèle aux descriptions de Moorcok ou au contraire à développer votre propre vision de cet univers?
B.D.
Nous sommes partis des descriptions de Moorcock puis avons effectué de longues recherches. Le but était de donner notre vision propre de l’univers en tenant compte de notre époque.

Comment avez-vous travaillé avec Didier Poli?
B.D.
Normalement, Didier devait s’occuper des designs/board/crayonnés et moi de la partie encrage. Malheureusement, son emploi du temps l’a contraint à sortir du projet. À partir de là, il ne restait que Jérôme et moi, et nous avons pris la décision de reprendre tout depuis le début. Il reste quelques designs de Didier sur l’univers.

Vous dessinez également actuellement la série « Nottingham ». Est-ce que cela vous a aidé pour l’aspect moyenâgeux de « Hawkmoon »?
B.D.
Pas directement. Le Moyen-âge est une époque qui me plaît beaucoup et où je suis assez à l’aise. Ce qui fait que pour « Hawkmoon », j’étais déjà paré. Il a fallu en revanche justement trouver ce petit quelque chose qui donnerait cet aspect particulier et atypique à ce monde.

Le bien et le mal sont représentés par des villes aux architectures très différentes : la gothique Londra s’oppose à la byzantine Aigues Mortes. C’est une aubaine pour un dessinateur?
B.D.
C’est vrai. Cela nous a demandé beaucoup de temps et de discussions afin de choisir les bonnes pistes. Même jusqu’à la toute fin, des éléments entiers de décors ont été modifiés pour avoir une concordance entre les différentes nations. C’était un challenge et un plaisir graphique indéniable, même si c’était assez stressant au début. Il ne faut pas se rater !

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne
(sur Twitter)

« Hawkmoon – Tome 1. Le Joyau noir» par Benoit Dellac et Jérôme Le Gris. Glénat. 14,95 euros.

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