Bastien Vivès: « Des personnages forts et attachants »

Après un premier tome salué par la critique et le public, Ruppert, Mulot et Bastien Vivès ont imaginé une suite aux aventures palpitantes de leurs trois cambrioleuses. « Olympia » confirme que « La Grande Odalisque » est l’une des meilleure séries d’action/humour en bande dessinée.

olympia1.jpgEst-ce qu’une suite était déjà envisagée au moment de l’écriture de « La Grande Odalisque »?
Bastien Vivès. Pour être honnêtes, nous n’avions pas prévu de faire une suite. Le tome 1 était conçu comme une histoire solo. Mais une fois l’album fini, les personnages éclos, il était difficile de résister à la tentation de les remettre en scène. On avait eu peu de pages sur le premier volume et on voulait en raconter encore plus. La suite s’est imposée dans les semaines après la sortie de l’album et nous avons pris le temps d’écrire sans être pressés par un contrat ou par une échéance. Le livre s’est fait assez naturellement. Nous étions tous ravis de retrouver nos personnages et je pense que ça se voit à la lecture de l’ouvrage, car nous allons encore plus dans l’intime, comme en témoigne la scène de fin du livre.

Votre série mélange l’intime et la grande aventure. Est-ce que l’équilibre est difficile à trouver ?
B.V.
Ce n’est jamais évident de mélanger les genres, car on peut très vite décevoir le lecteur qui s’attendait à un type d’histoire bien précis. Nous prenons le risque et espérons que cela surprendra. Le premier avait plu par sa fraîcheur. Ce n’était pas forcement le lectorat de Ruppert et Mulot ou le mien qui avait acheté l’album, mais bien des lecteurs habitués à une certaine BD de genre. Lors des dédicaces, les retours étaient assez positifs, donc il faut croire qu’il y a de la place pour ce genre d’histoire. Je pars toujours du principe que si on tient bien ses personnages et qu’ils sont attachants et forts en caractère, on peut raconter n’importe quel type d’histoire.

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Ce deuxième tome s’appuie davantage sur la comédie…
B.V. C’est vrai. Vu que nous avions moins de chartes à respecter tel que la présentation des personnages ou des lieux, c’était un peu comme lorsqu’on retrouve une bande copains. Avant de se dire bonjour, on lâche déjà des grosses blagues comme s’il n’y avait pas eu séparation.



On imagine facilement votre histoire sur grand écran. Est-ce envisageable ?
B.V. Pour le moment, il n’y a rien à l’horizon. Mais si on arrive à débloquer des budgets hollywoodiens dans le cinéma français, pourquoi pas (sourire)… En plus, cela fait très longtemps que je n’ai pas vu un film d’action mêlant de la comédie.



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Quelles actrices imagineriez-vous dans les rôles de vos héroïnes ?
B.V. Sans hésiter, je dirai Virginie Efira pour Carole, Michelle Rodriguez pour Sam et pour Alex… pourquoi pas Juliette Lewis.


Aviez-vous des références cinématographiques au moment de l’écriture ?
B.V. Pas énormément à part quelques films de cambriolage de type « Ocean Eleven ». C’était juste pour avoir certains codes et aussitôt s’en emparer pour les détourner.



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Est-ce que vous visitez les musées autrement aujourd’hui, avec l’œil du cambrioleur qui repère la moindre faille ?
B.V. Nous avons fait un repérage dans tous les musées que nous avons cambriolé. Évidemment faire un casse parait impossible (garde, camera, détecteur), car ils ont pensé à tout sauf peut-être à un jump en moto sur la pyramide du Louvre !



Ce deuxième tome laisse penser que l’on retrouvera Alex, Carole et Sam. Est-ce une promesse ?
B.V. On aimerait bien faire un troisième. Si on trouve une bonne idée, on se mettra au boulot, soyez en sûr !

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne

(sur Twitter)

« La Grande Odalisque – tome 2. Olympia » par Bastien Vivès, Mulot et Ruppert. Dupuis. 20,50 euros.

© photo: Chloé_Vollmer_Lo

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