VINCENT
La période arlésienne de Vincent Van Gogh, entre fièvre créatrice et crises d’épilepsie. Une biographie simple et authentique sur laquelle flotte l’esprit du peintre.
Un simple prénom au dessus d’un visage émacié encadré par une barbe rousse. Barbara Stok n’a pas besoin d’en rajouter pour que l’on comprenne qu’il s’agit là d’une biographie de Vincent Van Gogh. Ou plutôt, pour être précis, d’un pan de la vie du célèbre peintre puisque l’auteure hollandaise a décidé de se concentrer sur les trois dernières années de sa vie: sa période arlésienne entre février 1888 et mai 1889, l’asile de Saint-Rémy-de-Provence jusque mai 1890, puis Auvers-sur-Oise jusque fin juillet 1890. Le peintre mourra le 29 juillet 1890.
Les planches minimalistes sont ce qui frappe d’emblée. Un trait simple, peu de détails, des aplats unis sans effets de matière, des couleurs franches. L’esprit de Van Gogh est pourtant là, dans ses couleurs pures justement – le jaune des champs de blé avant la moisson ou celui des tournesols en fleur, le bleu de cobalt des nuits étoilées… – et dans ses cases pleines de mouvement et d’hypnotiques circonvolutions. L’hommage est présent, sans être ostentatoire.
La narration est dans la même veine minimaliste. Pas de divagations ni d’hypothèses farfelues sur cet artiste tourmenté victime de crises d’épilepsie sévères, Barbara Stok est connue dans son pays pour ses romans graphiques autobiographiques (elle est l’auteure de huit ouvrages à ce jour) et «Vincent» a été publié en collaboration avec le Van Gogh Museum, l’authenticité est donc de mise. La plus grande partie du texte reprend donc les propres mots de Van Gogh ainsi que ceux de son frère Théo (Vincent a beaucoup écrit à sa famille et ses amis, rien qu’a son frère il a envoyé 652 lettres), on découvre l’indéfectible soutien de Théo, ses relations tumultueuses avec Gauguin, sa soif créatrice, sa recherche d’une perfection absolue son instabilité mentale et les démons qui le hantent…
Après celles de Larcenet (« Une aventure rocambolesque de Van Gogh ») et de Gradimir Smudja (« Vincent et Van Gogh ») il y a quelques années, cette nouvelle biographie en bande dessinée apporte une intéressante vision complémentaire de l’artiste.