TRAFIQUANTS D’ESPÉRANCE – Tome 1. Lucy

Un cadre et un scénario très accocheur pour cette nouvelle série du duo Malès-Thirault qui nous emmène dans la sierra californienne à l’époque de la Ruée vers l’or. L’Eldorado semble encore bien loin…

L’or. C’est à cause de lui que, comme tant d’autres, Alexander Harrisson a tout quitté pour la rudesse du far west américain. C’est à cause de lui aussi qu’il meurt de soif et d’épuisement dans les bras de son ami d’enfance, Clyde Morgan, qui avait quitté Boston pour le retrouver. Mais le voyage de retour n’est pas encore pour tout de suite, Clyde devant d’abord trouvé assez d’argent pour payer le trajet.

Le Nouveau Monde à la moitié du XIXe siècle semble inspirer Malès et Thirault qui l’avaient déjà choisi comme cadre de leur série « »Mille Visages » (le tome 3 est sorti l’an dernier chez Les Humanoïdes Associés). En revanche « Trafiquants d’espérance » ne fait pas appel au fantastique, ici les auteurs s’attachent plutôt à nous faire découvrir la réalité d’un épisode célèbre des Etats-Unis: la Ruée vers l’or. Et à l’instar de ce que nous montrait Charlie Chaplin dans son film « La ruée vers l’or », cette réalité n’est pas rose: un travail harassant rarement récompensé, la misère, le manque d’hygiène, les maladies, etc. On y découvre aussi toute une faune gravitant autour de ces chercheurs d’or, d’heureux propriétaires de concessions miraculeuses mais aussi et surtout des prostituées et des escrocs en tout genre.

Le style de Malès n’aurait pu trouver meilleur emploi. Ses personnages aux traits parfois grossiers, à la limite du caricatural, ne sont pas flatteurs. Mais comment des visages marqués par la fatigue et les maladies pourraient-ils l’être? Leur seule vision en dit plus qu’une longue description.

Dans cet environnement très présent, le scénario parvient sans peine à trouver sa place. Grâce à d’habiles flash backs, on entre très rapidement dans le vif du sujet et les rebondissements sont suffisamment nombreux pour maintenir l’intérêt du lecteur jusqu’au bout… Et maintenant qu’il est appâté, il ne lui reste plus qu’à prendre son mal en patience jusqu’au prochain tome.

Dupuis

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