THE INFINITE LOOP – Tome 1. L’éveil

Correctrice d' »anomalies » spatio-temporelles, Teddy en découvre une inhabituelle: une jeune femme séduisante. Un récit de SF est remis en question lorsqu’elle doit choisir entre son devoir et son désir de sauver une « anomalie » à forme humaine aux questions intéressantes et surtout graphiquement inventif

L’histoire de « The Infinite Loop » est née en 2014 lorsque Pierrick Colinet et Elsa Charretier s’en remettent au financement participatif pour pouvoir concrétiser leur idée. Résultat, ce n’est pas 100% des 5.000 euros demandés qu’ils atteignent mais 251%! Le reste s’enchaîne: sortie de l’album pour les souscripteurs, intérêt d’un éditeur américain qui publie le récit mensuellement depuis cette année et enfin publication d’un album en version hard-cover chez Glénat.

Le récit se déroule dans un futur lointain aseptisé où tous les sentiments « primitifs » – l’amour, la haine… – sont censurés pour éviter les conflits. Mais les voyages spatio-temporels permis par les avancées technologiques engendrent ici et là des « anomalies », des éléments anachroniques semés ça et là par de mystérieux hackers, les « forgeurs ». Chargée de traquer ces anomalies à travers les époques, Teddy, jolie rousse fonceuse, tombe un jour sur l’une d’elles qui pour la première fois a pris forme humaine, en l’occurence celle d’une magnifique jeune femme aux cheveux violets… Que faire? La supprimer comme l’exige le gouvernement ou la sauver?

« The Infinite Loop » est un drôle d’album: il ressemble à un joli bonbon acidulé avec son graphisme coloré et lumineux et son héroïne aux allures de pin-up des années 50, il nous plonge dans la SF avec des voyages spatio-temporels et une société bridée mais il aborde aussi des thèmes plus intimes comme la quête de soi, la soif de liberté et l’homosexualité. Un univers à part qui doit beaucoup à Elsa Charretier qui fait du très beau travail sur le découpage et les perspectives. C’est léger, fluide, dynamique et inventif et on se laisse emporter avec plaisir dans cette « boucle » fantastique.

Vivement la suite, déjà annoncée pour la fin du mois d’octobre. En attendant, ce premier épisode se termine par des pages bonus comprenant des croquis et des couvertures alternatives mais aussi un dossier sur l’histoire de l’homosexualité dans les comics et une explication du processus d’élaboration d’une page.

Dessinatrice: Elsa Charretier – Scénariste: Pierrick Colinet – Editeur: Glénat Comics – Prix: 14,95 euros.

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