SORTIES DE ROUTE

Un huis clos à ciel ouvert avec un propriétaire de baraque à frites face à son passé. Tourmenté et complexe.

De sa baraque à frites, Lindley voit chaque jour défiler des usagers de la route le temps d’une pause café ou déjeuner. Le temps de les observer en silence, de rêver aussi. Bref, la routine… jusqu’à ce qu’un automobiliste vienne se tuer contre un platane à quelques mètres seulement de son camion.

Original comme huis clos: une baraque à frites au bord de la route, un lieu en marge de cette réalité que fuit désespérément Lindley. Ce ne serait pas par amour de la frite-mayo qu’il se complaît ici… Cela on le comprend petit à petit, à mots voilés, à travers les commentaires introspectifs de Lindley entre la radio et les conversations futiles avec les clients.

Publié chez Scutella, une petite maison d’édition angoumoisine, « Sorties de route » n’est pas d’un abord facile. Graphiquement, le trait qui évoque le fusain oscille entre le gris gris, le gris vert et le gris bleu… Rien d’étonnant au vu du quotidien de Lindley qui semble être entouré de grisaille. Le récit lui est linéaire, entrecoupé de la représentation des rêves/cauchemars du héros qui s’inspirent de son passé douloureux. Tout cela s’avère d’une lecture finalement assez difficile, on se demande ce dont a vraiment besoin Lindley, s’il trouvera un jour une aire de repos qui apaisera ses tourments et on a du mal à saisir où Pomès veut nous mener.

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