REDHAND – Tome 2 – L’arme des Dieux
Après la campagne, Redhand se confronte à la ville. De nouveaux ennuis l’attendent alors qu’un riche notable lui demande d’aller voler une relique pour lui. Un deuxième tome qui confirme la bonne impression du premier. De la SF de qualité.
Après un premier tome prometteur, on attendait impatiemment la suite. Redhand – découvert endormi dans un vieux laboratoire et baptisé ainsi par des villageois en raison de ses exploits sanglants – a quitté le village après y avoir semé la mort. On le retrouve dans une grande cité portuaire où il trime dans un boulot dur mais honnête. Mais un soir, il se retrouve malgré lui au coeur d’une bagarre où on le prend pour un voleur. Il doit prendre la fuite en compagnie des deux vrais voleurs, Mara et Shmen, qui jettent des sorts pour détrousser les clients des auberges. Formidable combattant et immunisé contre la magie, il est aussitôt repéré par le Seigneur Radric qui lui demande d’aller voler une relique.
Graphiquement, l’album est toujours très efficace reprenant les ingrédients du premier opus: un trait élégant, des couleurs lumineuses à dominante rouge et un découpage varié et dynamique. Ce travail sur le découpage a quand même ses limites, la disposition des cases en « bris de verre » lors de la bagarre à l’auberge étant par exemple assez confuse.
Au niveau du scénario, le premier tome faisant déjà preuve d’une grande richesse au niveau de la psychologie de Redhand bien que, comme lui, nous ignorons tout de son passé. Ce nouvel opus continue de dresser le portrait de ce personnage atypique en nous donnant quelques pistes sur son origine. Redhand, qui préfèrerait vivre tranquillement plutôt que d’accomplir son destin, découvre aussi un monde qu’il ignorait. Un univers où la magie et la religion ont remplacé l’esprit scientifique, une cité où les riches ont tout et les pauvres rien malgré leur dévotion aux dieux. Rien de vraiment nouveau pour nous mais pour Redhand, à l’oeil aussi neuf que celui d’un bébé, c’est une découverte. Du coup, il s’étonne, pose des questions. On découvre alors un drôle de super héros attachant, intelligent et plein d’humanité. Ce côté « je dénonce la société qui m’entoure » est toutefois, il faut bien l’avouer, un peu longuet et la description des temples dédiés aux divinités s’éternise. Raccourcir ce passage n’aurait pas nui au propos et aurait permis de gagner en dynamisme, d’autant que les dialogues ne sont pas ce qu’il y a de plus percutant dans « Redhand ».
Au niveau des scènes d’action en revanche, ça percute fort! Redhand a beau être un gentil, il est aussi un guerrier redoutable et les scènes d’action – l’attaque de lézards géants par exemple – sont vraiment à la hauteur même si elles sont moins nombreuses et moins sanglantes que dans le premier opus.