NOVIKOV – Tome 1. Le fou de Dieu

Le polar historique est à l’honneur avec ce premier album de la nouvelle collection des Humanos. Une enquête captivante sur les traces d’un tueur en série d’aristocrates russes à la fin du XVIIIème.

Nous vous l’annoncions le mois dernier, un nouvelle collection débarque chez Les Humanos: « Dédales » – des BD policières dans un cadre historique – dont voici le premier tome.
Officier de la police impériale dans le St-Petersbourg de la fin du XVIIIe siècle, Alexis Novikov doit enquêter sur les meurtres de plusieurs membres de l’aristocratie, retrouvés un crucifix planté dans le coeur. Les soupçons se tournent rapidement vers une société secrète, les Boyards de Saint-Georges.

Un super-flic au coeur de la Russie des Tsars sur fond de fanatisme patriotique et religieux, Patrick Weber respecte parfaitement le principe de la collection. Mais que les allergiques aux BD historiques se rassurent, la Russie tsariste a beau être la toile de fond de « Novikov », l’album a tout d’un polar contemporain. Les recettes sont d’ailleurs plutôt classiques: des meurtres en série au modus operandi identique; une congrégation secrète; et un personnage principal à la fois rentre-dedans – aux « méthodes de cosaque » que n’apprécient pas son chef – et Casanova qui multiplie les maîtresses pour oublier le crime non élucidé de son épouse. Mais le bonhomme est charismatique d’autant que certaines trouvailles viennent réhausser le portrait de notre officier impérial à l’instar de la relation ambiguë qu’il semble entretenir avec sa gouvernante Leonida, sorte de nounou possessive mais aussi formidable indic’ de police!

En outre, le scénario accroche habilement le lecteur, le faisant entrer tout de suite dans le vif du sujet avec la découverte d’un premier cadavre et l’arrivée d’Alexis Novikov sur les lieux. La suite est rondement menée, le côté un peu trop linéaire de l’intrigue (dès le début, les indices font converger les soupçons vers les Boyards de Saint-Georges) n’étant probablement que provisoire (du moins, on l’espère!) et Weber nous réservant certainement quelques surprises…

Quant au dessin, signé d’un Italien, il est bien en phase avec le concept de la collection. Tant au niveau des personnages (les costumes d’époque) que des décors (les châteaux, les rues de Saint-Petersbourg ou les villages), le dessin est réaliste et détaillé. Seul petite reproche, une mise en couleurs à l’ordinateur trop présente dans certains éclairages et reflets.

Un premier test réussi donc pour la nouvelle collection « Dédales ».

Les Humanoïdes Associés

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