MANO EN MANO

La vie d’un billet de 20 euros, de nos jours, en Espagne à travers de nombreux personnages et milieux sociaux. L’occasion d’un tour d’horizon bien vu sur notre société.

Vous êtes vous jamais demandé dans quelles autres mains le billet de 20 euros que vous tenez était passé et passera? Vous avez posé la question, Ana Mirallès et Emilio Ruiz en ont fait une bande dessinée logiquement intitulée « De mains en mains » en français. La vie de ce mince héros de papier commence donc – dans l’album du moins – lorsqu’un convoyeur de fonds en fin de service retire de l’argent au distributeur et se termine dans la chambre d’un artiste. L’occasion de découvrir de petites tranches de vie de gens comme vous et moi, dans une grande ville espagnole.

Par cet exercice sociologique réalisé avec son compagnon, la dessinatrice de « Djinn » change radicalement de registre. Et le résultat est plutôt réussi même si décrypter les rapports sociaux à travers l’argent et un billet de banque en fil rouge constitue un postulat de base assez mince. Pas le temps de s’appesantir sur les personnages mais qu’importe la galerie est variée (pickpockets, mendiants, prostitués…), les sujets de société évoqués nombreux et les histoires de styles différents: un peu d’humour, un peu de drame, un peu d’action, un peu de réflexion…

Tout neuf et beau au départ, le billet de 20 euros finit griffonné, déchiré, rescotché et remisé dans un cadre, son utilité première ayant disparu. Finalement, une belle métaphore de la vie de chacun d’entre nous, ballotté par les aléas de la vie avant de finir entre… quatre planches. En tout cas, une bonne raison pour sortir un billet de 20 euros de son portemonnaie…

Dargaud

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