LES TECHNOPERES – Tome 8. La galaxie promise
Albino arrive avec son « peuple » sur une planète qui pourra les accueillir. Huitième album d’une série qui traînait en longueur et qui se termine sur un sentiment de travail bâclé.
Huitième et dernier tome de la saga d’Albino… et ce n’est franchement pas dommage! Cela faisait plusieurs tomes déjà que l’on voyait le scénario réduire comme peau de chagrin et qu’on sentait Jodorowsky de plus en plus pressé d’en finir. Mais jamais encore, le sentiment de travail bâclé n’avait été aussi fort.
Pour cet opus final, le grand créateur de jeux en réalité virtuelle Albino, sa famille et ses 500.000 jeunes pantechnos trouvent enfin la planète promise après avoir erré une éternité à bord de leur vaisseau. Ce territoire recèle cependant bien des dangers qu’il leur faudra vaincre avant de pouvoir fonder la société dont ils rêvent.
Que dire de cet album de SF qui ressemble plus à une succession d’illustrations qu’à une véritable bande dessinée? Janjetov, au dessin, et Beltran, à la couleur informatique, s’en sont certes donné à coeur joie. Il faut dire qu’avec en moyenne trois à quatre cases seulement par planche, ils ont eu de la place pour s’exprimer et nous concocter de jolis planches colorées!
Mais trop souvent ne cherchez pas de transition entre les cases ni de découpage élaboré, le récit manque de fluidité et les cases, elliptiques à outrance, seraient presque indépendantes les unes des autres. C’est comme si Jodorowsky avait voulu arriver le plus vite possible au dénouement final sans s’encombrer de toutes ces exigences graphiques habituelles. Exigences scénaristiques non plus d’ailleurs car de ce point de vue « La galaxie promise » ressemble surtout à du vide intersidéral. La destinée de ce paléo-Moïse qu’est Albino a du mal à passionner désormais et s’il y a bien quelques méchants obstacles placés devant les héros, la manière dont ils s’en sortent est des plus simplistes.
Quant aux dialogues, ils rappellent surtout du mauvais théâtre amateur avec des phrases parfois imbitables, souvent ridicules, jamais naturelles. La déclaration d’Albino en guise de conclusion est un bon exemple: « C’est ici que s’achève notre voyage! La galaxie promise! Nous avons trouvé enfin une société où les relations humaines harmonieuses seront plus importantes que le progrès technologique corrompu par un excès de science et un manque total de conscience! » Ouf, ça c’est envoyé… En attendant, nous, on regrette sincèrement que le scénariste des pourtant fameux « L’Incal » ou « Bouncer » se soit laisser corrompre par un excès de paresse.