LES 110 PILULES

Immersion dans les plaisirs de la chair avec un riche Chinois qui use et abuse de pilules miracles. Une BD érotique magnifiquement illustrée.

Décédé en 1996, Magnus revient grâce à une réédition pour la nouvelle collection érotique des éditions Delcourt. Surtout connu en France pour ses œuvres coquines, le dessinateur italien reprenait ici un célèbre roman de moeurs anonyme chinois du XVIe siècle, le Jing Ping Mei: Hsi-Meng Sen a obtenu d’un moine médecin 110 pilules qui décuplent la force sexuelle. Alors qu’il est censé n’en prendre qu’une à chaque fois, le riche libertin ne peut s’empêcher de forcer sur les doses.

Parler de BD érotique pour « Les 110 pilules » est un euphémisme: pornographique serait plus juste tant Magnus ne cache rien des expériences sexuelles de notre héros qui, entre épouses, concubines, servantes, vierges et prostituées, ne chôme décidément pas… Forcément, le résultat fait un peu catalogue du sexe avec des scènes caricaturales. Mais le récit est un conte chinois et nous offre donc une fin très morale: en privilégiant ses pulsions, le vaniteux va franchir la ligne rouge jusqu’à sa déchéance finale. En choisissant la raison et en se contentant de sa première épouse, il aurait pu au contraire avoir une vie longue et heureuse…

Mais ce qui fait l’intérêt principal de « 110 pilules » reste sans aucun doute le dessin classique de Magnus. Dans un noir et blanc très contrasté, les planches regorgent de détails dans les décors et les costumes avec une attention particulière portée aux drapés. Superbe.

Delcourt

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