LE RIRE DE L’OGRE

Un jeune Français passe l’été 1963 chez son correspondant allemand. Un récit tout en symbolisme sur les lourds secrets de la guerre.

Après « Niki de Saint-Phalle », Sandrine Martin s’intéresse au roman de Pierre Péju. Nous sommes en 1963 et Paul Marleau, un jeune Français, séjourne chez son correspondant, dans la petite ville allemande de Kehlstein. Rapidement, il ressent un malaise inexplicable dans les bois et une attirance indicible pour Clara, fille d’un ancien médecin allemand.

Situé de façon intéressante dans l’Allemagne d’après-guerre, « Le rire de l’ogre » est le récit de blessures de guerre pas refermées, de secrets de famille qui rongent les jeunes générations, victimes de l’Histoire sans le savoir. Conte, fait divers sordide, les symboles à décrypter sont nombreux dans ce roman graphique où les deux personnages principaux se servent de leur passion artistique – dessin et sculpture pour Paul, photographie pour Clara – pour exprimer leurs angoisses. Le dessin au crayon à papier, pas toujours très élégant au niveau des proportions, dégage une certaine douceur propice à la réflexion. Mais l’histoire traîne toutefois trop en longueur quand il s’agit de raconter la vie de Paul après ce fameux été, notamment parce que les personnages secondaires n’ont que peu d’intérêt.

Dessin et scénario: Sandrine Martin, d’après le roman de Pierre Péju – Editeur: Casterman – Prix: 20 euros.

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