C’EST POUR ÇA QUE JE M’APPELLE GIOVANNI

En mai 1992, le juge Falcone était pulvérisé par l’explosion de 500 kilos de dynamite sous un pont. Une BD remarquable pour ne pas oublier son combat contre la Mafia.

De France, l’idée que l’on se fait de la Mafia est celle d’une organisation criminelle qui s’enrichit sur le dos des Italiens. Vu d’Italie, c’est bien pire: c’est un « monstre » à plusieurs têtes et des milliers de yeux qui fait régner la terreur… On se souvient du juge Giovanni Falcone qui fut assassiné en mai 1992 après un long et difficile combat contre la Mafia qui avait permis d’organiser le « Maxi-procès »: 22 mois d’audience, une salle d’audience transformée en bunker et 2.665 années de prison que se sont partagés des centaines d’accusés.

« C’est pour ça que je m’appelle Giovanni » dresse le portrait de ce juge au courage et à l’intégrité exemplaires et nous éclaire sur le fonctionnement de la Cosa Nostra, avec pour narrateur du récit un père dont le fils, Giovanni, est racketté à l’école. Au rythme d’une balade très pédagogique, le gamin de dix ans va comprendre les notions de justice, de courage et de dépassement de nos peurs.

Quelques années après « Brancaccio, la mafia au quotidien », Claudio Stassi replonge donc dans cet univers avec un album de près de 170 pages, à la fois didactique et passionnant. Censé s’adresser au petit Giovanni, le père use en effet le plus possible de métaphores simples et efficaces – ah la théorie de l’artichaut…. – qui évite de lourdes explications bien ennuyeuses. Stassi a également évité l’écueil de la lourdeur en différenciant clairement les flash-backs (des cases en noir et blanc aux contours arrondis pour les aventures du juge Falcone) et les moments présents (la balade du père et de son fils, en couleur, aux contours carrés ou rectangulaires). Un album hommage très réussi donc.

Dargaud

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