GWENDOLINE, LA PRINCESSE PERDUE

Gwendoline est jolie et se laisse ligoter. C’est tout ce qu’on lui demande. De l’érotisme pour les amateurs de bondage qui a le mérite d’interpeller.

En parfaite oie blanche, Gwendoline tombe dans tous les pièges tendues par d’autres jeunes femmes et se retrouve invariablement ligotée… Ne cherchez pas de véritable scénario dans cet album. Certes, John Willie a imaginé que la fameuse Gwendoline était le sosie parfait de la princesse de Bulovie et qu’elle se retrouverait à l’insu de son plein gré au coeur d’un complot politique…

Mais ce que le lecteur voit surtout dans « Gwendoline, la princesse perdue », c’est la succession de planches représentant des pin up en pleines séances de bondage… et une chose est certaine, c’est que notre connaissance de cet « art » – celui d’attacher les femmes à l’aide de liens – s’en trouve ici grandement accrue tant l’imagination de celui qui fonda en 1946 la revue spécialisée Bizarre semble sans limite. De quoi certainement ravir les amateurs de bondage.

Pour les autres, ceux certainement plus nombreux qui apprécient la collection Erotix de Delcourt et l’érotisme en général, les planches – exclusivement féminines – valent donc surtout pour l’esthétisme des corps en corset, robe moulante et petite culotte. Encore faut-il pouvoir passer au dessus d’un malaise certain: celui de ces femmes entravées, dans des positions improbables et les yeux larmoyants de douleur. Le bondage a beau ne pas être du sadomasochisme selon Vincent Bernière qui signe la préface, ça y ressemble fort ici. Il est vrai que dans l’oeuvre de l’Américain, toujours selon Vincent Bernière, l’album est « une bande dessinée à part, sans doute la plus sadomasochiste et la plus cruelle (…) car il considérait que cela serait plus vendeur et avait besoin de fonds pour continuer à publier « Bizarre » ».

Delcourt

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