419 AFRICAN MAFIA

Un jeune musicien lyonnais tombe amoureux d’une prostituée nigériane prisonnière d’un trafic d’êtres humains. Un bon sujet bien documenté mais un scénario bancal qui manque de crédibilité.

« 419 African Mafia », c’est d’abord un roman de Loulou Dedola, publié en 2009. Le musicien lyonnais, leader du groupe RCP qui s’est produit régulièrement en Afrique, a enquêté sur les réseaux criminels africains. En 2013, il a même participé à l’émission « Spécial Investigation » sur Canal+ sur ce sujet. Dans la BD qu’il a lui-même adaptée, il raconte la rencontre à Lyon d’un jeune musicien, Mino, avec Grace. La belle Nigériane qui devient sa maîtresse et la femme qu’il aime s’avère être une prostituée qui doit rembourser 60.000 euros à des trafiquants d’êtres humains.

Le numéro « 419 » ne vous dit peut-être rien mais il s’agit de celui de l’article du code pénal nigérian condamnant l’escroquerie la plus répandue sur Internet, celle où via messagerie électronique, on tente de vous soutirer de l’argent en vous faisant miroiter un héritage ou un don tombés du ciel. Une activité de la mafia africaine parmi d’autres plus classiques: drogue, prostitution… Avec le jeune musicien, nous voilà donc plongé dans les dessous glauques et violents de la mafia.

Le sujet est intéressant et « 419 African Mafia » semble bien documenté. Mais quand Mino sombre à son tour dans le banditisme, le récit perd en crédibilité, les rebondissements s’enchaînent trop vite, les personnages tombent dans la caricature et les dialogues sonnent creux. Bref, on y croit guère, pas plus qu’on ne s’attache à Grace et Mino. Mino pour lequel on regrettera d’ailleurs que l’italien Lelio Bonaccorso (« Mafia Tabloïds ») et son trait semi-réaliste lui offre des traits aussi changeants d’une case à l’autre….

Il reste donc à espérer que l’adaptation du roman au cinéma par Eric Bartonio – avec au casting Liya Kebede, Adel Bencherif et Richard Bohringer – soit plus convaincante que la version en bande dessinée.

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