L’Abbé : « Je voulais être parrainé par Tintin »

Ce premier tome de l’Institut Fluide Glacial rassemble diverses histoires de L’Abbé. C’est une belle opportunité pour (re)découvrir cet auteur capable de varier les styles graphiques et de faire rire avec un humour parfois totalement absurde.

Vous inaugurez une nouvelle collection de Fluide Glacial où de jeunes auteurs sont parrainés par l’un des maîtres de l’humour. Comment avez-vous accueilli ce projet?
L’Abbé.
Au début, je n’étais pas très chaud et plutôt intimidé. C’était un peu comme être désigné pour aller au tableau devant tout le monde à l’école pour répondre à un exercice où tu n’as rien compris. Ensuite, ils m’ont montré le contrat et alors là j’étais encore moins chaud, et donc ils m’ont mis dans un cave et… Enfin, on sait tous comment ça se passe dans le milieu.

C’est vous ou votre éditeur qui avait choisi Maëster?
L’A.
Ah bah c’est eux, moi à la base je voulais être parrainé par Tintin (Tintin et les bijoux du crabe, pour être exact), mais il a dit non. Plus sérieusement c’était une surprise quand ils m’ont annoncé que Maëster avait accepté de me parrainer, puis ils m’ont montré le contrat et j’ai compris…

Cela peut vous aider à vous faire connaitre auprès d’un nouveau public?
L’A.
Honnêtement, je m’en fous un peu. Je n’aime pas trop le soleil que procurent les projecteurs. Quand on voit comment ça rend con… et je suis déjà assez gâté par la nature à ce niveau.

C’est difficile pour un jeune auteur d’assurer la relève d’un magazine comme Fluide Glacial?
L’A.
Un peu, mais j’essaye de vivre sans pression, surtout depuis la fermeture des bars.

On découvre une grande variété graphique dans ce recueil d’histoires inédites ou déjà publiées dans des magazines. Pourquoi cette volonté d’explorer plusieurs styles?
L’A.
J’ai du mal à rester en place, surtout pour raconter des trucs différents. Après, j’ai toujours de mauvais automatismes qu’on peut retrouver dans l’ensemble. Par exemple, je n’arrive jamais à faire un nez réaliste ou aussi l’absence de chevaux, parce que je ne sais pas bien dessiner les chevaux.

Est-ce que vous cherchez aussi cette variété dans vos gags, à ne pas reproduire toujours la même recette?
L’A.
J’essaye, même si parfois j’ai l’impression de tourner en rond ou de faire un truc qui a déjà été fait. Un des pires trucs, c’est d’être content d’une vanne et de se rappeler après que Jean-Marie Bigard l’a déjà faite 15 fois et qu’en plus il l’avait volé à Gad Elmaleh. Mais je pense que le gag, c’est un peu un truc mathématique. Du coup, comme tous les trucs mathématiques, au bout d’un moment on finit par se répéter vu qu’il n’y a que neuf chiffres dans l’alphabet des mathématiques…

Vous utilisez parfois l’absurde pour faire rire. Est-ce quelque chose de plus difficile qu’il n’y parait?
L’A.
Ce qui est dur vraiment, c’est les coquilles d’huitre. C’est pour ça qu’il ne faut pas les donner à manger aux animaux, surtout dans les zoos où ils les prennent pour leurs petits et essayent de les couver.

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne
(sur Twitter)

« L’Abbé – L’Institut Fluide Glacial » par L’Abbé. Fluide Glacial. 19,95 euros.

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