Controverse autour d’un album sur les droits de l’enfant avec Astérix
« L’album des droits des enfants », illustré par des dessins de l’irréductible Gaulois, ne fait pas l’unanimité. Une vraie querelle de spécialistes.
L’image d’Astérix donne une « vision gauloise des droits de l’enfant qui ignore la réalité interculturelle de la société française ». Voilà ce que dit notamment Jean-Pierre Rozenczveig le président du tribunal pour enfants de Bobigny – et par ailleurs, président de la section française de l’ONG Défense des Enfants International – mécontent que l’album destiné à promouvoir les droits de l’enfant et la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant de 1989 mette en scène le célèbre Gaulois. Dans « L’album des droits des enfants », les différents chapitres de la convention sont illustrés par des images extraites des albums d’Astérix.
Cité par le quotidien Le Monde, Jean-Pierre Rozenczveig reproche surtout au héros d’Uderzo de faire de l’enfant « un être fragile qu’il faut protéger » alors que « la convention de 1989 affirme pour la première fois que l’enfant est un être de droit dès sa conception. Il ne peut pas les exercer tout de suite mais toute l’enfance est scandée par la prise en compte progressive de sa maturité. Cette philosophie est malheureusement absente de « L’album », qui insiste plus sur la protection que sur les droits. »
Pour Dominique Versini, la défenseure des enfants à la base du projet, cette controverse est une « tempête dans un verre d’eau ». « Les enfants connaissent mal la convention et le rôle du défenseur des enfants. Il faut donc leur expliquer, mais la convention est un instrument juridique complexe qu’il faut adapter pour qu’ils en comprennent le sens. C’est ce que nous avons fait avec cet album illustré par Astérix ».
Un débat qui passera en tout cas certainement au dessus de la tête des principaux concernés: les enfants.
Source: Le Monde