CHERES ELITES

Les méga-riches le sont tellement qu’ils sont complètement déconnectés de la réalité. Une source de gags bien cyniques pour se venger de la disparition de l’ISF.

Si votre revenu annuel ne dépasse pas les 700.000 euros et votre patrimoine les 30 millions d’euros, c’est que vous ne faites malheureusement pas partie des 0,01% les plus riches et que vous figurez parmi les lecteurs potentiels de « Chères élites ». Car dans ce recueil de gas et dessins humoristiques en partie prépubliés dans Fluide Glacial, James et Ravard ont les capitaines d’industrie, les actionnaires, les rentiers et autres fortunés dans le collimateur. Mais pas de personnages identifiables ici, ce sont plutôt des archétypes intemporels, accentués par un trait et une colorisation vintage. Tantôt moqueur, tantôt cynique, l’humour se base sur le décalage entre la vie des gens d’en bas et ceux d’en-haut, complètement déconnectés de la réalité. L’idée n’est évidemment pas nouvelle et la réalisation très caricaturale, mais les gags sont bien pensés et plutôt fins.

A noter la couverture de « Chères élites », clin d’oeil appuyé à celle de « Quai d’Orsay » de Christophe Blain et Abel Lanzac qui mettait en scène la vie du cabinet d’un ministre des Affaires étrangères, copié-collé de Dominique de Villepin, digne représentant de ces élites.

Dessinateur: François Ravard – Scénariste: James – Editeur: Fluide Glacial – Prix: 14,50 euros.

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