LE CLUB DES QUATRE JOUE LA GAGNE

Quatre jeunes en vacances s’embarquent dans des aventures abracadabrantesques. Une parodie délirante du fameux « Club des Cinq » de la Bibliothèque Rose.

Ils sont quatre: Jean-Claudine, le garçon manqué, Anita, Mickey et Jean-Françis. Quatre super copains en vacances sur la côte qui décident de monter le Club des Quatre et de vivre plein d’aventures. Et côté aventures, ils vont être servis entre les zombies nazis, le crabe vicieux et les ateliers clandestins du Père Noël!

Avec « Le Club des Quatre » et « Le bras qui bouge », l’actualité de ces tous derniers mois est bien remplie pour Bouzard et c’est à un véritable mythe de notre enfance qu’il s’attaque cette fois: le fameux « Club des Cinq » de la Bibliothèque Rose qui, rappelez-vous, suivait dans leurs enquêtes des détectives en culottes courtes, Claude, Mick, François, Annie et… le chien Dagobert. Dans la version de Bouzard, les prénoms se ressemblent; le nom de l’album rappelle furieusement – mais en plus moderne – un titre de la collection paru en 1966, « Le club des Cinq joue et gagne »; les personnages ont la même bonne humeur candide; et l’on retrouve un peu de cette ambiance bon enfant propre à la série, accentuée par le dessin rond de Bouzard.

Mais le Club des Quatre de Bouzard ne passerait certainement pas dans la collection Bibliothèque Rose. Ni verte d’ailleurs. L’auteur a beau truffer ses dialogues d’expressions délicieusement gnangnan ou désuètes (« Tes paroles sont comme du miel qui me réchauffe le cœur « , « Sacrée Jean-Claudine, toujours prêt pour l’aventure! », etc), le ton se fait souvent irréverencieux. « Maintenant tu sais tout !!! Tous les week-ends, mon père suce des bites par paquet de douze ! » lance par exemple Mickey à une Anita effondrée qui commençait à nourrir quelques fantasmes… Anita d’ailleurs s’en prend plein la tête et pire encore: entre son bras scarifié, sa colonne vertébrale brisée par une poutre et sa jambe arrachée par une mine, la pauvre fille vit un vrai calvaire. Mais comme dans l’univers du Club des Quatre, rien n’est vraiment grave, l’adolescente finit comme neuve à la fin des six sketches en noir et blanc que compte l’album. Bouzard s’amuse ainsi à mélanger les genres d’une case à l’autre et il touche son but: nous faire rire.

Fluide Glacial

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