Zanzim: « De l’aventure, de l’érotisme et de la poésie »

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« L’île aux femmes », c’est la rencontre d’un aviateur séducteur et volage avec une société matriarcale très féministe. Son auteur Zanzim dévoile les ingrédients de ce très bel album, au scénario original et au trait élégant.

Comment est née cette « Ile aux femmes »?
Zanzim. À la base, je voulais me prouver que j’étais capable d’écrire mon propre album en solo. En me demandant de quoi j’allais parler, l’idée des « Femmes » s’est imposée d’elle-même. Seul, avec des femmes…
ileauxfemmes3.jpg Quelques recherches, des soirées arrosées entre ami(e)s sur les questions: hommes/femmes et c’était parti ! Un mélange de vieux films d’aventures (merci « La dernière séance »), une pointe d’érotisme, un soupçon de poésie, une vague féministe, des souvenirs d’enfance : on mélange, c’est prêt! Ma « douce thérapie » allait naître…



Sauf que ce n’est finalement pas le paradis rêvé, mais plutôt un manifeste féministe…
Z. L’idée d’opposer un macho à une société matriarcale où la misandrie est reine me permettait de les opposer radicalement. Tenter de réconcilier les hommes et les femmes était le but de la manœuvre, croire en l’amour encore une fois…



Au contact des femmes, le séducteur Céleste va peu à peu retrouver sa vraie nature romantique. C’est une manière de dire que les hommes se construisent souvent une carapace ?
Z. 
Tout à fait, l’homme est beaucoup plus romantique et poète qu’il ne le pense, mais il doit jouer son rôle d’homme fort qui assure et qui sait tout réparer ! L’homme est un peu une femme et une femme est aussi sans doute un homme, non ?

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L’autre grande idée de cet album, c’est d’utiliser les lettres écrites par les poilus pour leurs femmes. C’est une façon de distiller une note poétique à votre récit ?
Z. 
L’idée était de réécrire des lettres des poilus afin de séduire les Amazones. Dans un premier temps, elles apprécieraient les récits guerriers puis dans un second (re)découvriraient l’amour par la poésie.



Les mots ne sont jamais superflus et laissent respirer votre dessin. C’est un équilibre important pour vous ?
Z. 
Comme j’avais l’habitude de travailler avec Hubert, qui est très bavard (sourire), j’avais l’impression que tout était vide ! Lorsqu’on est tout seul aux commandes avec son dessin, les choses parlent d’elle-même et la narration, quasi-muette par moment laisse une plus libre interprétation au lecteur.



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Dessiner ces amazones souvent peu vêtues a-t-il été un plaisir ?
Z. 
C’est sûr qu’il y a pire dans la vie que de dessiner des femmes à demi-nue… Le plus difficile était de représenter des corps différents. Je ne voulais pas qu’il y ait un seul type de corps stéréotypés. Je voulais que ce soit coquin, mais pas gras.



Beaucoup affichent des tatouages…
Z. 
Ils m’ont été inspirés par les recherches que j’ai pu faire sur les sociétés matriarcales. Ensuite, j’ai imaginé qu’il représentait les vécus, les histoires de chaque femme,
des signes distinctifs de hiérarchie ou tout simplement de beauté.

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne

(sur Twitter)

« L’île aux femmes » par Zanzim. Glénat. 19,50 euros.

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