Grun: « Un côté immersif et étouffant »

Plus réaliste qu’ »Orbital », l’autre géniale série de science-fiction écrite par Sylvain Runberg, « On Mars » est un thriller carcéral sur la planète Mars. Son dessinateur Grun a pris énormément de plaisir à le dessiner et nous tout autant à le lire. Un énorme coup de cœur SF !

on-mars1.jpgQu’est-ce qui vous a immédiatement séduit dans le scénario de Sylvain Runberg ?
Grun. En réalité, c’est moi qui ai demandé à Sylvain si le début de la terraformation de la planète Mars l’inspirait. Il m’a écrit une histoire sur mesure. En introduisant l’univers carcéral comme élément central de l’histoire, il m’a offert tout un tas de gueules à croquer. J’adore aussi ce côté immersif et étouffant qu’il a su distiller tout au long de sa narration; implacable et sans concession.

Dès cette première lecture, des images vous sont venues spontanément à l’esprit ?
G. À la lecture du synopsis, je me suis mis à dessiner énormément de choses. Des personnages, des décors mêlant nature martienne et industrie terrienne. Sylvain a pu puiser dans tous ces croquis pour enrichir l’histoire. Son découpage scénaristique est d’une grande fluidité.

Est-ce que des personnages, des décors ou certaines scènes ont été plus difficiles à inventer?
G. Imaginer les habitations des prisonniers et plus généralement tout le cadre de cet univers carcéral martien a été long à imaginer. Mais j’y prends un plaisir énorme. Tout cela me rappelle un peu mon expérience dans le jeu vidéo où il fallait tout inventer également.

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Avez-vous cherché à être le plus réaliste possible sur la représentation de la planète Mars ?

G. Le côté réaliste est très important pour moi. J’aime que tout soit crédible. C’est un travail poussé et minutieux mais je ne vais pas jusqu’à étudier la cartographie de Mars. Je regarde beaucoup de photos de canyons américains, je les imagine à d’autres échelles, ajoute drones et vaisseaux dans le ciel. J’extrapole tout ce que je vois !

C’est une planète composée essentiellement de roches et de métal donc plutôt austère. Cela a été un problème ?
G. Non, j’ai pris beaucoup de plaisir à imaginer les décors naturels martiens. Et avec les débuts de la terraformation que nous avons imaginés, la flore se développe et arrivent quelques oasis verdoyantes !

Concernant le vaisseau qui transporte les prisonniers sur Mars, quelle était votre idée de base pour son design ?
G. J’imaginais un immense cargo, une prison mobile. J’ai des facilités à dessiner la technologie, ça me vient assez naturellement, sans me poser beaucoup de questions. 


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Vous avez démarqué les chapitres avec des teintes différentes au niveau de la palette de couleurs…
G. Il fallait absolument varier les ambiances, définir les lieux par des codes couleur. Ça a été un des principaux enjeux pour moi. Je ne voulais surtout pas tomber dans le panneau du rouge martien sur 54 pages !

Vous êtes un lecteur de son autre série de science-fiction « Orbital »?
G. Bien sûr que j’ai lu « Orbital »! Quelqu’un ne l’a pas lu ? Mais, mes références SF sont surtout tournées vers le roman et le cinéma. Des auteurs comme Philip K. Dick Asimov ou Dan Simons m’ont profondément inspiré. Et j’ai des images plein la tête en pensant à « Interstellar », « Alien », « Moon » et bien d’autres ! 



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Ce premier tome est terriblement accrocheur. Vous en aviez conscience en dessinant les planches ?
G. Honnêtement, cet album m’a donné beaucoup de travail, beaucoup d’investissement et aussi une immense satisfaction ! La collaboration avec Sylvain a été géniale et participe indéniablement à la réussite de cet album.

Vous êtes comme nous impatient de découvrir la suite ?
G. Sauf que moi je connais la fin (sourire). Mais rien n’est totalement figé avec Sylvain, les choses peuvent encore évoluer !

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne

(sur Twitter)

« On Mars » (tome 1) de Grun. Editions Daniel Maghen. 16 euros.

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