UNE BIEN BELLE NUANCE DE ROUGE – Tome 1. Garance

Une adolescente gothique et mal dans ses Converse fait une étrange rencontre un soir dans un cimetière. Mauricet revisite avec réussite les codes du récit de vampire.

Avec cette nouvelle série, le dessinateur des séries « Mort de trouille », « Cosmic Patrouille » et « Basket Dunk » abandonne le style humoristique pour un conte gothique et surnaturel prometteur. C’est l’histoire de Garance, une adolescente de 16 ans mal dans sa peau, brisée par la mort de sa mère et les absences de son père. Un soir alors qu’elle cherche partout son chat disparu, elle rencontre dans un cimetière, Ambroise. Etrange, inquiétant, sans âge, l’homme attire pourtant irrésistiblement Garance…

Une ambiance gothique et une adolescente amoureuse d’un vampire romantique, « Une bien belle nuance de rouge » prenait le risque de tomber dans une histoire mièvre et bébête à la mode « Twilight ». Heureusement il n’en est rien: les deux héros ne sont ni beaux ni sexy, notre vampire n’a rien de jeune ni de chevaleresque même s’il dégage une certaine prestance et la crise d’adolescence de Garance (à la fois réelle et exaspérante comme peut l’être cette période de l’âge ingrat) n’est pas spécialement glamour. Avec des extraits du roman « Le Rouge et le Noir » de Stendhal en guise de fil rouge et des allusions au « Dracula » de Bram Stoker, le récit préfère la subtilité en traitant de notions telles que le bien et le mal, la vie et la mort. Des thèmes graves que viennent contrebalancer quelques scènes amusantes comme la découverte par Ambroise d’un MP3… Le tout à travers des planches soignées aux couleurs axées sur le rouge (dont le rouge Garance) et le noir.

A noter que cette première édition de l’album est enrichi d’un cahier graphique de huit pages dans lequel huit auteurs (José Ladrönn, Denis Bodart, Nick Abadzis, Pierre Alary, Bart Sears, David Lloyd, Thierry Bouüaert, Antonio Lapone) ont rendu hommage aux personnages et à l’univers de Mauricet.

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