THÉSÉE ET LE MINOTAURE

Les moments forts de la vie de Thésée qui succèdera à son père Egée après avoir surmonté maintes épreuves, dont le combat contre le fameux Minotaure. Des mythes intéressants mais balayés beaucoup trop rapidement.

Nouvel album de la collection Sagesse des mythes, conçue et écrite par Luc Ferry, « Thésée et le Minotaure » se penche encore sur une grande épopée. Celle de Thésée à qui sa mère apprend qu’il est le fils du dieu Poséidon mais aussi du roi d’Athènes, Egée. Et celui-ci lui a laissé une première épreuve: soulever un lourd rocher sous lequel il a caché quelque chose. Thèse y parvient et découvre une épée et des sandales. Pour le jeune homme, le message est clair: son père veut qu’il se rende à Athènes en bravant les multiples dangers qui l’attendent sur sa route.

Et des dangers, il y en aura: Périphétès qui vole et frappe à mort les voyageurs avec sa massue, Sinis qui écartèle les voyageurs en les attachant entre deux pins ou Procuste qui coupait les membres des voyageurs qui dépassaient de son lit et étirait ceux qui étaient trop petits… Ils sont autant d’occasions pour le lecteur de découvrir de nombreux récits de la mythologie grecque. Mais aussi intéressante soit-elle en théorie, cette succession de mythes se révèle froide et décevante par ses ellipses. Car « Thésée et le Minotaure » étant un one-shot de 48 planches seulement (pourquoi n’avoir pas opté pour une trilogie comme « Jason et la Toison d’or »?) , pas question de s’attarder sur chacun d’eux, surtout que ce sont en fait plusieurs décennies de la vie de Thésée qui nous seront ici contées. Résultat, le héros a à peine eu le temps de se retrouver face à son adversaire qu’il a déjà déjoué ses pièges et l’a tué… Le jeune homme a beau avoir une ascendance divine, la cohérence du récit en prend quand même un coup ici! De même, quand, à son arrivée à Athènes, le héros se retrouvera face au terrible Minotaure dans le labyrinthe, géant sanguinaire à tête de taureau, la scène promet un combat d’envergure… Elle est malheureusement expédiée en quelques planches, bien loin de ce que le titre et la couverture laissaient présager. C’est d’autant plus dommage que le dessin réaliste de Mauro De Luca est plutôt beau, en particulier lors du combat avec le Minotaure. Bémol en revanche concernant le visage de Thésée qui ne cesse de changer d’une case à l’autre, ayant de plus l’air plus ou moins vieux, indépendamment de la période du récit.

Comme d’habitude dans les albums de la collection, Luc Ferry a rédigé un dossier en fin d’album pour en savoir plus sur Thésée et sur l’origine de certaines de nos expressions.

Dessinateur: Mauro De Luca – Scénariste: Clotilde Bruneau – Editeur: Glénat – Prix: 14,50 euros.

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