THE CAPE

Eric retrouve par hasard la cape de super héros avec laquelle il jouait enfant. Une cape magique qui va faire disjoncter le jeune homme. Une nouvelle qui manque un peu d’épaisseur et de recul psychologique pour convaincre, et surtout pour justifier une telle débauche de cruauté.

Déguisé en super héros avec sa cape bleue ornée d’un éclair rouge, Eric, 8 ans, grimpe dans un arbre. La branche sur laquelle il est cède soudain, provoquant évidemment sa chute sous les yeux de son frère. Mais pendant quelque secondes, les deux enfants l’ont bien vu, Eric a flotté dans les airs… Devenu adulte et alors qu’il retourne vivre chez sa mère après s’être séparé de son amie, Eric retrouve la fameuse cape dans la cave…

« The Cape » est l’adaptation par Jason Ciaramella d’une nouvelle du romancier américain Joe Hill (le fils de Stephen King!) qui a également signé chez Milady Graphics « Locke & Key », Eisner Award du meilleur scénariste en 2011. Reprenant le thème du super-héros, ce one-shot se concentre sur la découverte des pouvoirs, le moment où « l’heureux » élu se rend compte qu’il a de quoi réaliser ses rêves les plus dingues ou s’en servir pour faire le bien autour de lui. Que décidera-t-il? Eric lui choisit de laisser parler sa rancune nourrie par un fort sentiment d’infériorité, une jalousie maladive et une paranoïa croissante. On assiste alors à la naissance d’un vrai méchant affublé d’une vieille cape fabriquée dans un plaid mité qui ne pense plus qu’à une chose: se venger.

Dire qu’on n’a pas lu « The Cape » d’une traite serait mentir: le postulat est accrocheur, le narration est très efficace et le graphisme sombre de Zach Howard, adepte des encrages épais et des trames, fonctionne bien. L’intrigue est assez simpliste mais on se laisse facilement emporter dans ce spectaculaire déchaînement de violence qui va crescendo. Jusqu’à ce qu’on se demande: pourquoi finalement? Qu’est ce qui justifie une telle violence, un tel sadisme? Ciaramella tente bien de justifier le basculement d’Eric à grands renforts de flashbacks mais le récit manque d’épaisseur psychologique. L’explication a du mal à convaincre. Dommage, « The Cape » aurait pu nous faire davantage décoller.

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