SMOKE CITY – Tome 1

Une ancienne équipe de cambrioleurs se reforment pour le casse du siècle. Evidemment, ca ne se passe pas comme prévu. Une nouvelle série prometteuse à l’esthétisme éclatant.

Six ans après l’avoir trahi, Carmen tente de reformer son ancienne équipe de cambrioleurs pour un gros coup: voler une momie bien gardée dans un musée. Mais aussi canon soit-elle, certains de ses coéquipiers l’ont toujours en travers. Réaliser le casse du siècle dans ces conditions risque de réserver quelques surprises.

« Smoke City » est le premier vrai album dessiné par Benjamin Carré – concept designer dans le jeu vidéo, il a participé à la BD « Vampires » (Carabas) – et le résultat est impressionnant. A commencer par les décors: des gares, des verrières, des gratte-ciels éclairés par une lumière diffuse ou plongés dans le brouillard ou l’obscurité. L’architecture y est détaillée avec soin et certaines planches sont superbes. Sur ces fonds quasi photographiques, les personnages aux traits réalistes se détachent fortement cernés par un trait épais. Il y a Carmen, la femme fatale qu’on dirait tirée d’un vieux polar; Cole, le gangster alcoolique; Moe, le génie de l’informatique; Franklin, le dérangé du ciboulot; Harper, le black détenu; et Miyako, la jeune asiatique qui aurait de quoi rivaliser avec Uma Thurman dans « Kill Bill ». D’ailleurs l’univers de « Smoke City » a quelque chose de Quentin Tarantino et de manière générale l’atmosphère y est très cinématographique.

Immergés dans cette ambiance, le scénario glisse tout seul. Certes il est dans la lignée des films de braquage (« Ocean Eleven ») et reprend le principe recrutement-plan-action habituel mais l’intrigue est rondement menée et la révélation d’un traître dans l’équipe accentue le suspense. En outre Mathieu Mariolle, auteur du très coloré « Pixie » (Delcourt), a d’autres cartes dans sa manche: « Smoke City » promet d’être bien plus qu’une histoire de cambriolage de haut vol et le deuxième tome devrait nous embarquer dans un récit moins prévisible, surfant sur le fantastique. Cet opus sera également le dernier d’un premier cycle.

Delcourt

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