SCENE DE CRIME

Un détective privé est engagé pour retrouver une jeune femme qui fréquentait une communauté new âge. Un polar classique mais au scénario réussi.

Ancien délinquant devenu détective privé, Jack Herriman est engagé par une jeune femme dont la soeur a soudainement disparu. Le dernier endroit où Maggie a été vue, c’était à la maison Lunar, une communauté new âge aux allures de secte.

Avec « Scène de crime », tous les codes du polar noir sont là: le héros alcoolique torturé par son passé, la séduisante cliente qui cache quelque chose, l’atmosphère glauque, la voix off du narrateur, etc. Ed Brubacker (« Criminal », « Incognito ») qui signe ici une oeuvre de jeunesse dont les quatre épisodes sont parus aux Etats-Unis en 1999, est toutefois d’une efficacité prometteuse car comme dans tout polar digne de ce nom, rien n’est aussi simple que cela en a l’air et ce qui commence comme une banale recherche de disparue tourne rapidement à l’enquête pour homicide, sur fond de lourds secrets… Fausses pistes et rebondissements rythment donc un récit bien construit, faisant la part belle au portrait des personnages tant principaux que secondaires (en particulier l’oncle Knut, célèbre photographe de scènes de crime, et le détective privé et ami de Jack, Steve Ellington) et où la frontière entre le bien et le mal devient difficile à établir.

« Scène de crime » est également la première œuvre en commun d’Ed Brubaker et Michael Lark avant « Gotham Central » et « Daredevil ». En réalise des planches aux ombres marquées et aux grands aplats noirs, le dessinateur est à son aise dans l’ambiance du polar noir.

Delcourt

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