RETOUR À KILLYBEGS

Quelles ont été les motivations de Tyrone Meehan, chef de l’IRA devenu traître ? La deuxième face de l’histoire, après « Mon traître ».

Un an après « Mon traître », tiré du roman d’inspiration autobiographique éponyme de Sorj Chalandon, Pierre Alary adapte cette fois en bande dessinée « Retour à Killybegs » (Grand Prix de l’Académie Française 2011). Là où « Mon traître » racontait la fascination d’un jeune Parisien pour Tyrone Meehan, un chef de l’IRA qui se révèlera être un espion à la solde des Britanniques, ce nouvel album est vu du côté de Tyrone Meehan et explique ce qui l’a poussé à ce choix délicat.

Si la forme reste similaire au premier avec une narration en voix off, des flashbacks, un trait semi-réaliste et sec, et une bichromie de vert au gris en passant par l’ocre, « Retour à Killybergs » s’avère encore plus âpre et sombre, fidèle à l’œuvre originelle. Rythmé par une construction en courts épisodes, Alary nous fait vivre de l’intérieur les incertitudes, le désarroi et les erreurs de Tyrone Meehan, fruit d’une histoire familiale chaotique avec un père héros de l’IRA mais violent et alcoolique. Le ton est à la fois sobre et juste. Alors, un salaud de traître, Tyrone Meehan ? Ou un héros ? « Retour à Killybegs » démontre à la fois toute la complexité de l’homme et du conflit nord-irlandais.

Dessin et scénario: Pierre Alary, d’après le roman de Sorj Chalandon – Editeur : Rue de Sèvres – Prix : 20 euros.

retour-a-killybegs.jpg

Share