R97, LES HOMMES A TERRE

Le voyage initiatique d’un jeune marin sur la Jeanne d’Arc. Un album doux et poétique scénarisé par l’acteur Bernard Giraudeau.

La Martinique, Montevideo, le Cap Horn, Valparaiso, Balboa, Tahiti, Honolulu, Kobé, Colombo, Diego Suarez, Djibouti… Ca pourrait être un carnet de voyages tant l’image de ces ports du bout du monde est exotique, emplie de parfums d’ailleurs et de sourires chaleureux. Mais « R97 » – le numéro d’immatriculation du porte-hélicoptères La Jeanne d’Arc -, est surtout le récit d’une aventure humaine.

Celle de Théo Laurens, un jeune mécanicien qui embarque pour la première fois à bord de ce navire-école de la marine française qui effectue tous les ans un demi-tour du monde en 6 mois, en embarquant 120 élèves officiers en fin de formation. Pendant la navigation mais surtout d’escale en escale, ce jeune homme de 17 ans va abandonner le monde de l’enfance pour celui des hommes, se construire par ses rencontres et ses histoires d’amour.

« R97 » n’est pas complètement sorti de l’imagination de Bernard Giraudeau. L’acteur français, mais aussi écrivain, participa lui-même aux deux premières campagnes du porte-hélicoptères dans les années 60 en tant que mécanicien de la flotte. Pour les besoins de ce one-shot librement adapté de son roman « Marin à l’ancre », Giraudeau a demandé à Christian Cailleaux (« Les imposteurs ») d’embarquer avec lui quelques jours à bord du navire afin de s’imprégner de l’atmosphère.

Le résultat est une sorte de voyage intiatique en compagnie d’hommes qui multiplient les aventures dans chaque port mais n’ont qu’une seule femme: la mer. Un rythme lent et poétique accentué par Cailleaux qui a choisi de ne pas dépeindre le bateau avec trop de réalisme. Bref, un album reposant comme une petite houle.

Casterman

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