PEPE – Tome 1

Les premiers pas du brillant dessinateur de « Vampirella » dans le monde de la bande dessinée. Une biographie vivante et enlevée sur un drôle de personnage.

José González est décédé à Barcelone en 2009, sans que le 9e Art s’en émeuve. C’était pourtant un surdoué aux multiples talents, surtout connu pour sa Vampirella, qui disparaissait. Son compatriote Carlos Giménez a voulu réparer cet oubli et, avec « Pepe », rendre hommage à un dessinateur qui révolutionna l’art du portrait féminin. Nous sommes dans les années 50 à Barcelone et Pepe, qui se fait remarquer pour ses illustrations exposées dans la vitrine d’un tailleur, est embauché par l’agence Producciones illustradas. Les dessinateurs qui y bossent sont tous très jeunes et l’ambiance est plus souvent celle d’une cour de collège que d’un studio.

Prépublié cet été dans le journal Libération, le premier tome fait donc le portrait d’un jeune homme homosexuel aussi talentueux que paresseux, dans l’Espagne franquiste de l’après-guerre. Dessinateur, travesti, chanteur de rock, raconteur de blagues, le garçon au charisme incroyable semble avoir tous les talents, s’essaye à tout mais ne termine jamais rien. Réalisé à partir de témoignages et d’anecdotes dans un style graphique proche des « Professionnels », le récit en noir et blanc est vivant, souvent drôle et entraînant.

On aime suivre ce personnage atypique et ambigu d’autant que le premier tome (la biographie de Pepe en comptera cinq au total) propose une quinzaine de pages reprenant d’incroyables dessins de jeunes femmes signés Pepe et de nombreuses photos le montrant lui et toute la joyeuse bande de Producciones illustradas.

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