OUVERT LA NUIT

Un jeune vampire qui tombe amoureux d’une gothique mortelle sur fond de supérette américaine tenue et fréquentée par des suceurs de sang. Un récit distrayant aux allures de comédie pour ados.

Difficile de se démarquer avec une histoire de vampires tant celles-ci sont nombreuses dans la bande dessinée comme ailleurs. Jessica Abel et Gabe Soria ont donc choisi d’ancrer le mythe dans un quotidien contemporain: Dave, jeune vampire végétarien, travaille de nuit dans la supérette de son « maître ». Un boulot guère passionnant mais qui lui permet de rencontrer la belle Rosa, une jeune gothique fascinée par les vampires et la légende qui les entoure.

Si les deux scénaristes reprennent certains codes et clins d’oeil du genre – les vampires ont une force herculéenne et des dents pointues, brûlent au soleil et se nourrissent de sang humain – « Ouvert la nuit » fait davantage penser à quelque chose entre la comédie « Buffy et les vampires » et les décors du film « Clerks » qu’à « Nosferatu ». Ici pas de beaux vampires ténébreux portant cape noire et jabot, vivant dans des châteaux et passant leurs soirées dans des réceptions chics comme l’imagine Rosa. Les vampires ce sont des types (et des filles!) normaux qui ont eu la mauvaise idée de se faire mordre un jour et qui, depuis, continuent de devoir servir des cafés ou tenir la caisse pour payer leur loyer.

D’ailleurs, le ton même d' »Ouvert la nuit » relève plus de la gentille chronique sociale que de la BD d’horreur: le fantastique est très peu présent tout comme le gore, hormis une ou deux scènes plus violentes qui n’effrayeront tout de même pas les amateurs du genre vampirique. Le récit reste toutefois distrayant malgré un nombre de pages assez impressionnant (182 pages) au vu de la simplicité du scénario et de la futilité des dialogues. Certains personnages sont même plutôt drôles comme le patron roumain et « maître » de Dave depuis qu’il l’a mordu. Dommage que le dessin figé de Pleece manque d’audace dans le découpage et les décors.

Dargaud

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